La sécurité du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, agressé dimanche soir par un déséquilibré et hospitalisé depuis, présente des "lacunes préoccupantes", a dénoncé hier Carmelo Briguglio, vice-président de la commission parlementaire de contrôle des services secrets. "Le très grave épisode dont a été victime Silvio Berlusconi prouve de manière préoccupante que le système de protection du chef du gouvernement est inadapté et présente des lacunes", a-t-il déclaré, cité par l'agence Ansa. La commission parlementaire de contrôle des services secrets (Copasir) "doit se réunir et s'occuper de cette question avec beaucoup d'attention et de sérieux", a ajouté M. Briguglio. Silvio Berlusconi a été hospitalisé à l'hôpital San Raffaele de Milan, après avoir été frappé en plein visage par une statuette représentant la cathédrale de Milan, lancée par un homme de 42 ans, soigné depuis dix ans pour des troubles mentaux. "Au lieu d'un jet de reproduction (NDLR : la statuette lancée par l'agresseur), on aurait pu assister, facilement et sans qu'il puisse être défendu, au meurtre du chef du gouvernement. J'ai déjà relevé à l'époque de l'affaire d'espionnage photographique de Villa Certosa que la question de la sécurité du chef du gouvernement représentait un problème", a ajouté M. Briguglio. Des photographes avaient réussi à plusieurs reprises en 2008 à photographier Silvio Berlusconi et ses invités, dont des jeunes femmes aux seins nus, dans la résidence sarde du chef du gouvernement, Villa Certosa. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Alfredo Mantovano, a assuré, dans une émission télévisée hier, que la police reconstruirait "fraction de seconde par fraction de seconde" ce qui s'est produit dimanche soir pour "resserrer davantage encore si nécessaire, et cela semble le cas, les mailles" du service de sécurité. La presse italienne a relevé deux erreurs dans le système de protection de M. Berlusconi, la première étant qu'un homme ait pu s'en approcher si près, la seconde étant qu'il (Berlusconi) n'ait pas été évacué immédiatement, sa voiture étant restée sur place pendant plusieurs minutes, lui permettant même d'en ressortir, le visage ensanglanté, pour tenter de rassurer ses partisans.