Le Fœhn était à l'affiche, mardi dernier, au Théâtre régional de Béjaïa. Cette pièce, malgré une température en-dessous de zéro, a drainé un nombreux public. Le texte de cette pièce a été écrit, en 1957, par Mouloud Mammeri et traduit par Abdel-Azziz Hama. La mise en scène est de Djamel Abdelli. En quatre actes, l'action de cette pièce se déroule dans trois espaces: dans une famille algérienne à La Casbah, une famille française dont le chef est maire et commandant de l'armée française, et dans une cave où est emprisonné le fidaï, torturé, pour avouer, vendre “ses frères” et trahir ses chefs. Le spectacle, d'une durée d'une heure vingt minutes, où la cantatrice intervient six fois : une fois en langue française, et cinq fois en kabyle, relate l'histoire d'un jeune fidaï très attaché à son pays, convaincu de la justesse de la cause qu'il a épousée. Il a combattu non pour son chef, mais pour la libération de son pays du joug colonial. Sachant que son supérieur est à l'abri, il poursuit quand même son combat à l'image du Foehn, ce phénomène climatique qui parvient, chaque fois, à traverser les montagnes. Le texte véhicule plusieurs messages d'une grande profondeur. La pièce théâtrale n'est pas un simple affrontement d'idées ou de personnes, c'est une véritable plaidoirie pour les souffrances du peuple et sa grandeur d'âme. L'action mise en scène est au service de l'idée ou de la morale que le dramaturge veut faire passer. La pièce n'enseigne pas la haine, mais au contraire “purge” le spectateur de ses émotions.