“Il faut prendre le taureau par les cornes et ne pas avoir peur de se mouiller si l'on veut éviter à nos enfants les affres de la pandémie A H1N1”, a averti un responsable de l'hôpital d'Oran. Pour lui, l'heure n'est plus au recensement passif des bilans mais à l'acte sur le terrain où le virus porcin risque de se développer à une grande vitesse. Dans ce contexte, plus de 490 écoles primaires seront désaffectées par les services de l'APC d'Oran, tandis que 55 lycées et 146 collèges seront pris en charge par la direction de l'éducation nationale. Ainsi, l'ensemble des 278 864 élèves scolarisés des trois paliers sont directement concernés par cette mesure préventive. La campagne de désinfection qui sera lancée à partir de demain coïncidera avec les vacances scolaires d'hiver. La direction de la santé et de la population (DSP) et les collectivités locales sont les principales initiatrices de cette vaste campagne de désinfection en milieu scolaire. “Nous avons dégagé un budget important dans le cadre de l'opération de rénovation généralisée aux structures sanitaires dans les établissements scolaires. C'est une disposition préventive qui reflète la politique de la ville en matière de protection contre le virus A”, affirme un responsable de l'APC. Sur un autre plan, au moins une cinquantaine de personnes contaminées auraient été recensées à Oran. Un chiffre démenti par les services de la Direction de wilaya de la santé et de la population. Mais çà et là, les chiffres des personnes atteintes par la grippe porcine dépasseraient de loin la centaine. Parmi elles, des supporters de l'équipe algérienne de retour de leur voyage dans la capitale soudanaise. Mme Belarbi, responsable du service de la prévention à la DSP, est catégorique : “Nous n'avons enregistré aucun cas de virus H1N1 en provenance de Khartoum.” Un constat diversement interprété par les familles des supporters qui, elles, osent parler de la pandémie sans hésitation aucune. Ainsi, une dizaine de cas auraient été examinés par le service des maladies infectieuses du CHU d'Oran. Des membres des familles des supporters auraient même sacrifié aux examens de dépistage du virus. Le bilan officiel donné par la DSP fait état de 19 cas de grippe porcine avérés et d'un décès. En tout état de cause, l'inquiétude reste tangible dans les campus dont certains ont été désertés par les étudiants. En l'état actuel des choses, seule la prévention doit être maintenue à son paroxysme en mettant gracieusement à la disposition des services publics les désinfectants et les gels hydroalcools nécessaires.