La rumeur et la méfiance que colportent certains supports d'opinion et le silence sidérant du premier responsable du secteur font que la cacophonie devient… le chef d'orchestre. Au rythme où nous entraînent les procédures, ce n'est pas demain que l'on verrait le ministre de la Santé lancer la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1, en se prêtant aux caméras de la télévision et aux appareils des photographes. Devant cette situation de pandémie qu'on a beau minimiser, le nombre de cas suspects augmente et celui des décès le suit, de façon alarmante, même si, pour le moment, le ministère peut riposter par la parade classique : la grippe saisonnière fait plus de morts. Ce que l'on oublie, c'est qu'elle est saisonnière, donc limitée dans le temps. Alors que dans d'autres pays, la campagne de vaccination a pris en charge la plupart des populations concernées ou fragiles, chez nous, c'est le moment des règlements de comptes. Si bien qu'on a commencé par limoger le premier responsable de l'Institut Pasteur, personnage important en ces moments de désarroi. Le communiqué annonçant son remerciement ne convainc pas. La véritable question est : qui a l'autorité reconnue pour l'acquisition de vaccins ? Le ministère ou l'institut ? La transparence en matière de communication institutionnelle aurait été de rendre public le nom du laboratoire retenu pour nous livrer ce fameux vaccin, avant qu'une mauvaise publicité ne lui soit faite. La polémique enclenchée suite au retard incompréhensible pour le simple citoyen pour procéder à des analyses sur des échantillons, la rumeur et la méfiance que colportent certains supports d'opinion et le silence sidérant du premier responsable du secteur font que la cacophonie devient… le chef d'orchestre. En attendant, des personnes meurent, frappées par le sort de l'impéritie de certains irresponsables qui n'ont pas la notion élémentaire du service public et de ce que représente la disparition d'un être cher. Après la débâcle, il y aura encore une commission d'enquête pour déterminer les responsabilités dont les résultats attendront la prochaine pandémie, qu'on n'aura pas vu venir faute de prévention. O. A. [email protected]