Photo : Riad Par Amar Rafa La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a dénoncé hier des pressions politiques exercées contre les élus locaux de son parti par les élus du FLN et du RND, dans le cadre de la «frénésie» pour le troisième mandat. Lors du rapport clôturant la réunion de la commission des élus hier à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zéralda, Mme Hanoune a indiqué que son parti soutient «la liberté de candidature pour tous, mais ne permet à personne de nous imposer sa position». D'ailleurs, «Bouteflika n'a pas encore annoncé sa candidature», a-t-elle fait remarquer, en indiquant qu'«il est de son droit de se porter candidat», tout en dénonçant les comportements des élus de ces deux partis susmentionnés. S'agissant de son parti, elle dira que la position sera prise au moment opportun, non sans rappeler l'indépendance de sa ligne politique, s'interrogeant sur «[ce] que veut dire l'implication des assemblées élues dans cette opération». La responsable du PT a affirmé que son parti revendique le droit à la différence pour des raisons politiques. En tout état de cause, «le problème sera posé auprès des directions respectives des partis concernés, auxquels nous demanderons : ‘‘Levez vos mains sur nous''», dira à ce sujet Mme Hanoune. Elle indiquera que le parti milite pour la révision des «politiques responsables du blocage actuel», en citant notamment l'accord d'association avec l'UE, pour ensuite clamer haut et fort que son parti soutiendra tout candidat qu'il proposera. Néanmoins, la responsable du PT fera état de sollicitations d'élus de son parti pour la présenter en tant que candidate du parti. En prenant la défense de l'indépendance de son parti, elle indiquera : «Hier, nous avons milité dans l'opposition au parti unique, mais aujourd'hui l'opposition veut dire une création des laboratoire étrangers» et ce, avant de clamer que le PT n'a pas changé d'un iota sa stratégie, qui consiste «à défendre la complémentarité du pays et la souveraineté nationale». Louisa Hanoune a, en outre, nié avoir reçu la proposition de poste politique, affirmant son soutien à toute décision qui sert l'intérêt du pays, car jugeant le «contenu des décisions, mais pas les personnes». S'agissant de la révision constitutionnelle, la porte-parole du PT s'est dit très satisfaite qu'il n'y ait pas eu de poste de vice-président, car, le cas contraire provoquerait un bicéphalisme, selon ses dires. Avant d'estimer en outre que cette révision n'a pas entraîné de «régression de libertés démocratiques», expliquant que la limitation à deux des mandats en vertu de l'article 74 de la Constitution a été décidée par le président Zeroual, un militaire qui, comme elle l'a souligné, était «un gage pour l'extérieur, à un moment où le pays traversait une grave crise». Quant au bicaméralisme consacré par la Constitution de 1996, elle l'a assimilé à un bicéphalisme. Louisa Hanoune, n'y est pas allée avec le dos de la cuillère pour dénoncer les cinq députés de son parti qui ont rejoint le FLN, les qualifiant d'«excroissances», expliquant qu'ils ont trahi leur engagement sur l'honneur. «Ce sont des cadavres politiques en cours de décomposition», a affirmé la porte-parole du parti, qui a argué que cette défection est de nature à discréditer l'APN. Elle a affirmé, dans ce cadre, avoir rencontré le secrétaire général du FLN, Belkhadem, avec lequel elle a abordé la situation de ces députés, affirmant que ce dernier lui aurait signifié son désaccord avec cette situation, et exprimé son accord pour la révision de la loi électorale, afin de protéger les élus contre toute tentative de manipulation. Elle a également réitéré son appel à tenir des élections parlementaires anticipées pour conférer une légitimité à l'APN. Cela étant, dans un compte-rendu de la réunion d'évaluation des élus, la porte-parole du Parti des travailleurs a résumé les préoccupations des élus de son parti, en citant le manque de moyens mis à la disposition des communes, et les déficits structurels dont elles souffrent, l'absence de statut de l'élu, estimant dans ce cadre que «les salaires des présidents des APC sont une honte». Elle dénoncera, en outre, le retard dans l'application de la décision d'effacement des dettes des communes et la non-promulgation du code communal et de la wilaya, tout en exprimant des craintes quant à son contenu. De même qu'elle dénoncera l'entrée en application de la loi domaniale qui favoriserait la dilapidation du foncier, a-t-elle dit, avant d'en énumérer plusieurs cas, dont celui relatif à la forêt de Sidi Fredj qui aurait été concédée à des émiratis. L'intercommunalité forcée n'est pas applicable en Algérie, d'après Mme Hanoune qui demandera d'augmenter le nombre de communes, qu'elle estime réduit.