La secrétaire générale du Parti des travailleurs a mis le pied dans le plat, hier à Oran, en tirant à boulets rouges sur les “spéculateurs de tout bord qui veulent asphyxier l'Algérie”. Louisa Hanoune a ainsi clairement défini la nouvelle ligne politique de son parti pour le renouvellement des membres du Sénat. Le scellement “conjoncturel” avec la formation politique d'Abdelaziz Belkhadem, alors que le PT a signé un accord avec le RND, est dicté par un choix d'alliance qui reflète les idées du Parti des travailleurs. Cette sortie de la première responsable du PT met un terme aux spéculations entretenues à Oran sur le choix du candidat aux prochaines sénatoriales. C'est officiel : les 39 élus locaux du PT porteront leurs voix sur le candidat FLN et actuel président de l'APW, en l'occurrence Hadjoudj Abdelkader. Ainsi, Oran et Alger sont les deux seules wilayas où le PT épaulera le FLN au lieu du parti du Premier ministre. Cette virée à Oran a été l'occasion pour Louisa Hanoune de dénoncer le bicaméralisme des Chambres basse et haute de l'APN. “Nous continuerons toujours à revendiquer l'élaboration d'une nouvelle constitution réellement souveraine qui viendrait remplacer celle de 1996”, a affirmé l'oratrice. Devant les représentants des élus des wilayas de l'Ouest, Louisa Hanoune a indiqué que l'Algérie n'est pas en situation de faillite. “Nous nous inscrivons en droite ligne dans la loi de finances complémentaire qui reflète notre vision quant à l'indépendance de notre économie des visées capitalistes. La santé financière du pays se porte bien”. Et de citer nommément : “La valse des membres du Medef à l'appétit vorace et inconsidéré.” Tranchant dans le vif du sujet, Louisa Hanoune a annoncé le lancement d'une pétition pour réunir trois millions de signatures pour, a-t-elle estimé, “demander au président de la République de démocratiser les institutions étatiques”. Elle motive l'alliance conjoncturelle du PT avec le FLN comme une nécessité impérieuse qui vise, selon elle, à cimenter le bloc de la résistance face aux affairistes nationaux et internationaux. “Nous saluons au passage la prise de position courageuse du secrétaire général de l'UGTA qui a montré sa pleine adhésion à la loi de finances complémentaire”, a-t-elle attesté. Egratignant au passage la catastrophe financière du monde occidental et ses répercussions sur les travailleurs, Louisa Hanoune a appelé à la mobilisation des forces vives afin de faire barrage à cette “déferlante”. En s'arrêtant sur d'autres réflexions, elle a vivement critiqué l'attitude des grands responsables planétaires sur le désaccord de Copenhague. “C'est la montagne qui accouche d'une souris. Encore une fois, nous constatons que des milliards de dollars partent en fumée alors que la planète a besoin des choses qui font la vie”.