Le rideau est tombé sur le Festival national du théâtre amazigh. Depuis Batna, Liberté vous en a rendu compte au jour le jour. Nous y revenons avec un entretien avec Omar Fetmouche et Djamal Abdelli, respectivement directeur et metteur en scène du Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. Liberté : Djamal Abdelli, vous revenez de Batna, auréolé du titre de la meilleure mise en scène pour la pièce Le Foehn. Vous y attendiez-vous ? Djamel Abdelli : À vrai dire, je ne m'attendais à rien du tout ; cela ne fait pas partie de mes préoccupations. Ma carrière est encore courte, toute devant moi et je ne veux pas déjà tomber dans la suffisance, je ne veux pas prendre la grosse tête et m'endormir sur mes lauriers. Sinon, je suis content pour mon théâtre, pour mon équipe. Mon vrai prix c'est ce constat : le TRB a atteint une vitesse de carrière enviable de quatre à six créations par mois, ce qui en fait le premier théâtre à l'échelle nationale, après dix années de traversée du désert. Pour en revenir à votre équipe, quels sont les autres prix que vous avez décrochés ? Nassima Kedjtoul, plus connue sous son nom d'actrice Wissam, a obtenu le Prix du second rôle féminin et Sami Allam celui du second rôle masculin. Je les félicite et je suis fier d'eux. Selon certaines rumeurs et même certains commentaires, le TRB méritait plus que cela. Qu'en dites-vous ? Je ne veux pas rentrer dans la polémique. Il y a eu effectivement des commentaires de coulisses d'après-festival. Je dis seulement qu'il y avait un jury de professionnels que je respecte et je pense que les membres ont rendu leur verdict en leur âme et conscience. Je me retourne vers vous, M. Fetmouche : vous envoyez vos “guerriers” à la conquête de trophées et vous allez rogner sur le palmarès du TNA… (Grand éclat de rires). Oui, c'est cela. M. Benguettaf m'a sollicité pour mettre en scène Fatma dont il est l'auteur mais cette fois-ci, en langue amazighe. Cela a été un honneur, un plaisir pour moi. Après Fadhma n'Summer, c'est la deuxième pièce en tamazight que je monte. Le temps qui m'a été imparti pour Fatma fut trop court mais je tenais à relever le défi et le résultat s'est soldé par l'obtention du prix de la meilleure composition musicale pour Rahima Khelfaoui qui est de Béjaïa et que j'ai choisie pour ses talents de musicienne et de chanteuse. Le texte de Benguettaf a été traduit par Mohand Aït-Ighil, également de Béjaïa, et cette version amazighe a obtenu le prix du meilleur texte. Je suis très content pour ce palmarès étoffé qui vient juste après le Grand prix pour Le Fleuve détourné. C'est la victoire de toute l'équipe artistique, de la technique, de l'administration, partant de l'employé le plus anonyme. Quant au palmarès du Festival de Batna, sans vouloir polémiquer, comme le dit notre ami Djamal, je dirai simplement que notre meilleure récompense fut cette standing-ovation qui a duré une bonne dizaine de minutes à l'issue de la représentation du Foehn.