Malgré la médiation tentée par des responsables de la Centrale syndicale, les travailleurs restent intransigeants sur l'ordonnance de 1997, relative à la retraite, dont ils demandent la reconduction. La situation a failli dégénérer hier à la SNVI lorsque des grévistes sont sortis à l'extérieur de l'enceinte du complexe de l'entreprise pour exprimer leur colère sous le regard discret de quelques policiers déployés pour éviter le blocage de la circulation automobile. Il a fallu l'intervention des syndicalistes pour que ces travailleurs acceptent de regagner leur unité pour poursuivre leur mouvement de grève entamé avant-hier. Les protestataires exigent toujours une augmentation de salaires conséquente, l'annulation de la décision prise par la tripartite concernant la retraite, la baisse de l'IRG et la suppression de l'article 87 bis de la loi 90/11. “Nous n'allons pas reprendre le travail si ces exigences ne sont pas satisfaites”, ont affirmé hier encore les 6 000 travailleurs que compte le complexe de la SNVI. Plusieurs tentatives pour amorcer le dialogue avec les travailleurs ont échoué. Ces derniers exigent des représentants de la Centrale syndicale qu'on leur donne des explications sur les décisions prises par la tripartite qui, selon eux, sont en deçà des attentes des travailleurs. Mais aucun membre du secrétariat de la Centrale syndicale n'a fait le déplacement à Rouiba à l'exception du chargé de communication Rachid Aït Ali et deux autres conseillers qui ont été dépêchés par Sidi-Saïd pour suivre de près la situation. Les trois responsables, venus surtout écouter les préoccupations des travailleurs, ont assisté à l'assemblée générale organisée dans l'après-midi et à laquelle ont pris part les membres du secrétariat de l'union locale, à sa tête M. Messaoudi, ainsi que les membres du syndicat d'entreprise de la SNVI menés par M. Benmouloud. Ce dernier a indiqué dans son intervention que des négociations vont bientôt commencer pour modifier la convention de branche et revoir la grille des salaires. Des voix s'élèvent de la foule pour exiger des délais. “Nous voulons des délais, une date”, scandent les grévistes. M. Benmoloud les informe qu'il est impossible d'avancer une date précise car il s'agit de négociations pour la révision de la convention de branche. Mais les travailleurs restent intransigeants sur l'ordonnance de 1997 relative à la retraite dont ils demandent la reconduction. Les travailleurs sont intervenus pour demander la suppression de l'article 87 bis et la baisse de l'IRG. “Il n'est pas normal que les salariés payent plus d'impôts que les commerçants et les patrons”, disent-ils. Le secrétaire général de l'union locale intervient pour expliquer aux travailleurs que ces préoccupations ont été soulevées par l'instance locale, mais à chaque fois des voix s'élèvent pour demander du concret. L'intervention des responsables a un peu atténué la tension mais elle n'a pas réglé pour autant les problèmes puisque une partie des travailleurs a décidé de poursuivre le mouvement de grève aujourd'hui.