Décisif sera le conclave qu'abrite aujourd'hui la localité de Tizi Rached, car c'est à son issue que l'avenir du mouvement citoyen sera connu. Pendant une dizaine de jours et dans la perspective de ce conclave, le contact a été quasi permanent entre les délégués et la population. La concertation n'a pas cessé jusqu'à hier soir car, “la question est trop importante pour qu'une décision soit prise à la légère”. Le mouvement citoyen qui a exigé que le premier magistrat du pays se prononce sur “la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur” vient de se faire inviter par Bouteflika pour la mise en œuvre de cette plate-forme. Conformément aux textes de l'Interwilayas et à la ligne tracée depuis près de 28 mois, le mouvement, s'il décidait de rejeter une telle invitation, “risquerait de remettre en cause ses positions connues quant aux conditions d'un vrai dialogue”, estiment certains délégués. Si la CADC accepte, aujourd'hui, l'offre de dialogue ce ne serait toutefois pas sans conditions. Des balises devront être mises avant tout contact avec le pouvoir pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur et des préalables seront formulés. Il s'agira donc, dans les prochains jours, de définir ces balises et ces préalables. “une chose est sûre, disent les délégués, si le pouvoir veut réellement régler la crise, il ne pourra se permettre de ne pas accepter les préalables que le mouvement citoyen aura formulés”. Personne n'a le droit de toucher au “caractère scellé et non négociable” de la plate-forme d'El-Kseur, selon les avis recueillis çà et là, dans les réunions de concertation, les conférences-débats et les sondages. Même si le mouvement accepte la “mise en œuvre” de la plate-forme d'El-Kseur, selon les mêmes avis et si “un seul point” devait essuyer un refus du pouvoir, ceux qui se seraient engagés dans la rencontre “devront rebrousser chemin”, et à la protesta de regagner la rue. Bouteflika aura, par ailleurs, à s'expliquer sur les points qui, selon lui, toucheraient “à l'unité nationale et à l'intégrité de l'Algérie éternelle” car le mouvement citoyen, “même s'il a des difficultés, vu le manque de moyens et la répression, à s'organiser à l'échelle nationale, n'en est pas moins d'essence nationale et nationaliste”, disent encore les délégués. Des synmpathies existent, en effet, à l'échelle nationale et des noyaux de comités de citoyens sont installés dans de nombreuses wilayas du pays. En outre, la plate-forme d'El-kseur véhicule “un projet de société qui permettra, une fois mis en œuvre, de régler la crise multidimensionnelle et nationale que vit le pays tout entier”, ajoutent-ils. La mise en œuvre pourrait se faire pendant plusieurs années. Mais “peu importe”, déclarent-ils, car pendant tout ce temps-là, le mouvement citoyen va continuer le combat jusqu'à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur. K. S.