la démolition de l'immeuble appelé La Parisienne à Alger-Centre continue de susciter la polémique, des rumeurs et surtout des inquiétudes. Des inquiétudes exprimées par les riverains qui disent craindre le pire. Les habitants du 5 rue Lulli, dont le bâtiment est mitoyen, sont justement en train de subir les premières conséquences de cette démolition faite, selon des experts, à la hâte et donc sans tenir compte des normes préconisées pour pareille opération au milieu d'une grande concentration urbaine. Constitués en association, ces habitants, dont des représentants ont rendu visite à notre rédaction, ont introduit en justice la propriétaire Y. V. pour n'avoir pas voulu coopérer avec eux en refusant de prendre en charge le ravalement nécessaire de leur immeuble qui se trouve actuellement fragilisé. Il faut dire que ledit bâtiment, dont les façades ont pris un sacré coup de vétusté, constitue une honte pour le centre de la capitale. Et les choses ne font que se compliquer pour les habitants, à majorité des copropriétaires. “Si l'immeuble est, comme le confirme le rapport du CTC, solide, les intempéries vont finir par avoir raison de ses fondations et de ses murs porteurs. Les travaux de démolition effectués anarchiquement ont occasionné un cratère juste à côté des fondations. Nous avons saisi la wilaya et l'APC d'Alger-Centre à ce sujet, mais nous n'avons reçu pour le moment aucune réponse convaincante”, disent-ils. La direction du logement, contactée à cet effet, fait savoir que “le problème n'est pas du ressort de la wilaya dans le sens où il s'agit d'un immeuble en litige avec une propriété privée”. Du côté de l'APC d'Alger-Centre, le vice-président Rabah Balaouane a confirmé que “les habitants en question ont effectivement saisi la commune, mais que cette dernière attend le rapport du CTC contacté dans ce cadre. Ce n'est qu'à partir de l'expertise technique que nous pourrons évaluer ce qui pourrait être fait, et de là, il sera possible de mettre en demeure la propriétaire pour procéder aux travaux nécessaires”. Une réponse qui ne semble pas convaincre les plaignants criant au complot. “On nous pousse plutôt à partir. Pour preuve, on nous a proposé, par la voie d'un intermédiaire, des F3 à El-Achour, mais nous refusons. Nos logements valent 2 milliards et c'est ce que nous exigeons comme compensation. Pour le moment, les parties concernées tergiversent dans l'idée de nous faire plier avec le temps, car il y a des visées non déclarées. Il semble que celui qui s'est chargé de la démolition aurait l'intention de construire un grand centre commercial”, concluent les plaignants qui ne veulent en aucun cas en démordre. Et dire que la démolition de l'immeuble La Parisienne est due, selon toute vraisemblance, à une modification intérieure de la boulangerie-pâtisserie la plus connue des Algérois durant plusieurs décennies.