Ma qualité de propriétaire exclusive de l'immeuble a été définitivement tranchée au plus haut niveau par le Conseil d'Etat. Ce n'est pas un crépissage qui va redonner vie à une bâtisse sans entretien depuis des décennies. Dans votre édition du 23 février dernier, vous avez ouvert vos colonnes à un groupe de lecteurs qui a cru pouvoir me prendre à partie en ma qualité de propriétaire française. pourquoi cette précision pour un immeuble sis à Alger en plein centre-ville 8, rue Sergent Addoun ? Faut-il rappeler les attaques dont j'ai fait l'objet de la part d'occupants sans droit ni titre à travers la presse, tant pour se maintenir coûte que coûte dans l'immeuble, malgré les arrêtés municipaux d'interdiction d'habiter au lendemain du séisme du 21 mai 2003 et l'arrêté de péril et de démolition en date du 27 août 2003, et pour s'opposer à cette destruction devenue incontournable. En effet, cet immeuble qui constitue l'essentiel de mon patrimoine a été littéralement vandalisé par des occupants malhonnêtes ne s'acquittant ni des charges ni des loyers durant des décennies et à leur tête un mandataire, notoirement connu sur la place d'Alger pour son manque de moralité et qui plus est ayant été condamné à plusieurs reprises par le tribunal correctionnel d'Alger et qui continue, depuis son éviction, à agir contre mes intérêts et à se répandre en fausses rumeurs. Il emploie les mêmes méthodes contre tous les propriétaires qui lui ont retiré le mandat de gestionnaire. En tout état de cause la gestion de cet immeuble a été beaucoup plus une charge qu'une source de revenus. Il faut ajouter à ces occupants des appartements bourgeois d'une superficie de 300 m2 environ, sans le moindre égard pour la propriétaire, la destruction d'un mur porteur qui a eu des effets désastreux sur toute la structure de l'immeuble à l'extérieur comme à l'intérieur, sa stabilité ayant été définitivement fragilisée et le phénomène de détérioration en voie d'accélération jusqu'au séisme de 2003 qui lui a donné le coup de grâce. Je n'ai jamais pensé que c'est ma qualité de propriétaire française qui m'a valu tous ces avatars, car il suffit de voir l'état de la plupart des immeubles, pour comprendre que c'est l'absence de civilité, la négligence et le profit à courte vue qui sont responsables de la situation actuelle du vieux bâti. A ce jour, on ne reconnaît ma qualité de propriétaire, contestée à plusieurs reprises par des autorités administratives et des occupants de mauvaise foi, que pour m'imposer des contraintes . Alors que ma qualité de propriétaire exclusive de l'immeuble a été définitivement tranchée au plus haut niveau par le Conseil d'Etat, arrêt en date du 11 janvier 2005, publié à la Conservation d'Alger et qu'aucune autorité, ni judiciaire ni encore moins administrative ne pourrait aujourd'hui remettre en cause. Malheureusement et après avoir fait face à toutes les obligations qui m'ont été imposées par l'APC d'Alger-Centre, notamment la destruction de mon immeuble en ma qualité de propriétaire exclusive, je n'ai pas obtenu à ce jour les droits liés à ma qualité pour disposer librement de mon bien comme tout propriétaire. Ayant pu trouver pour entreprendre les travaux de démolition un partenaire privé sur la base d'un accord entre nous, qui a accepté d'assurer, malgré la lourdeur de la charge, la démolition de mon immeuble, qui de l'aveu de l'ensemble du public a été réalisée dans des conditions techniques exemplaires, je n'ai toujours pas l'autorisation du wali, maintes fois promise, pour disposer de mon bien et honorer mon contrat. Mon dossier soumis aux autorités compétentes, depuis plus de deux ans, est resté sans réponse officielle : ces mêmes autorités m'ayant convoqué à la wilaya d'Alger pour contester, à ma grande surprise, ma propriété exclusive sur l'immeuble ou son assiette quatre mois après m'avoir convoquée pour me remettre l'autorisation administrative indispensable pour exercer mes droits. Des responsables de la wilaya m'ont annoncé qu'un ancien occupant d'un local commercial, expulsé définitivement, aurait un droit de « préemption » sur ma propriété par l'effet aberrant de l'existence de son « fonds de commerce » qui aurait résisté à l'arrêté de péril et à la démolition ordonnée par l'APC. J'ai appris, à ma grande stupéfaction, que j'étais dans l'obligation de racheter les droits de cet occupant dont les intérêts étaient pris en compte par la wilaya, lui attribuant la qualité de copropriétaire et que j'avais pour devoir d'indemniser. cette entrevue, la dernière en date du 17 mai 2009, n'a eu aucune suite. Il m'a bien été indiqué que c'était une consultation d'un juriste de la wilaya qui avait conclu dans ce sens. Je n'étais donc plus propriétaire exclusive !!!. Aujourd'hui, le wali n'a aucune raison de refuser de me délivrer l'autorisation administrative ayant largement dépassé tous les délais prescrits par le décret n° 83-344 du 21 mai 1983, ce qui s'apparente à la limite à un excès de pouvoir et une violation de l'arrêt du Conseil d'Etat. Pour comble, on vient me demander de réparer un immeuble mitoyen dont la vétusté et la crasse ne sont pas de ma responsabilité et rien ne prouve, comme l'a souligné le président de l'APC d'Alger-Centre, que les infiltrations d'eau proviennent des travaux de démolition de mon immeuble qui ont été admirablement exécutés avec une conscience professionnelle reconnue. C'est pourquoi, il faut attendre la reconstruction de mon immeuble pour effectuer les travaux de jonction des deux bâtisses et colmater les brèches apparentes. C'est seulement hier matin que j'ai reçu à mon domicile élu la mise en demeure du président de l'APC d'Alger-Centre, notifiée au cabinet de mon avocat et en contradiction avec la conclusion de l'article paru le même jour dans votre journal. Est-ce que le « copropriétaire » qui m'a été désigné le 17 mai 2009 a reçu la même « mise en demeure » pour participer avec moi aux travaux d'un immeuble voisin qui menace ruine ? Je dois vous dire, en outre, que les copropriétaires de cet immeuble de la rue Lulli, contrairement à leurs déclarations, se sont dépêchés pendant les travaux de démolition d'aller proposer à l'entrepreneur l'achat de leur copropriété, au prix de 2 milliards l'unité, en plus des locaux commerciaux, c'est-à-dire au prix global de soixante-dix milliards de centimes (70 000 000 000) les 32 appartements, qu'il aurait été dans l'obligation de démolir compte tenu de la vétusté de la construction. L'entrepreneur n'avait aucun intérêt dans cette opération. Ayant essuyé un refus, les copropriétaires déçus ont assigné l'entrepreneur pour l'obliger à réhabiliter leur immeuble, mais ils ont été tout simplement déboutés par le tribunal de Sidi M'hamed en date du 11 mars 2009, ce qui explique leur harcèlement par voie de presse. Ce n'est pas un crépissage qui va redonner vie à une bâtisse sans entretien depuis des décennies : dans la logique où les services techniques de l'APC d'Alger-Centre ont mis en œuvre pour mon propre immeuble, je ne vois pas, pour ma part, d'autre solution que celle qui consisterait, si la copropriété de la rue Lulli présente les mêmes dangers, que de prendre le même arrêté de péril pour éviter tout risque majeur. Par : Evelyne Warne