Toutefois, des efforts supplémentaires seront consentis pour exploiter les opportunités qu'offre le secteur de l'énergie. “L'Algérie et l'Espagne, désireuses de tirer avantage du contexte favorable qui marque leurs relations bilatérales, poursuivront leurs efforts pour la concrétisation du partenariat stratégique en matière d'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne.” C'est ce qui ressort de la déclaration commune rendue publique à l'issue des travaux de la 4e réunion de haut niveau présidée par le président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero et le président Bouteflika, tenue jeudi à Madrid, en vertu du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération. Les deux parties se sont félicitées du progrès réalisé dans les relations économiques et commerciales entre les deux pays. L'Algérie et l'Espagne ont souligné l'importance des relations bilatérales en matière d'énergie et les perspectives de partenariat qu'offre ce secteur. Dans ce domaine, les deux parties ont exprimé leur satisfaction pour la récente finalisation de l'arbitrage de Gassi Touil. À la fin de novembre dernier, le Tribunal international d'arbitrage a tranché le conflit entre Sonatrach et les compagnies espagnoles Repsol et Gas Natural autour du projet Gassi Touil. Les deux pays se sont, en effet, félicités de la résolution partielle de leurs différends gaziers. Les deux partenaires considèrent qu'au-delà de ses retombées négatives ou de ses effets pervers, la crise économique et financière doit être considérée comme une “opportunité d'affiner et de compléter les processus d'adaptation, de dynamisation et de modernisation de leurs économies respectives, de construire conjointement un futur de développement durable et humain, d'améliorer au niveau social et environnemental les deux pays et leur entourage, de réduire les inégalités et de créer des opportunités pour la création d'emplois et d'investissements”, indique-t-on dans la déclaration. Elles ont souligné, en outre, l'importance des potentialités qui découlent de la proximité et de la complémentarité de leurs économies et ont exprimé leur satisfaction pour l'augmentation récente des connexions et communications par voie aérienne et maritime entre les deux pays. Elles se réjouissent aussi de la récente finalisation et la mise en service prochaine du gazoduc sous-marin direct Medgaz. Elles veulent développer également les projets de futures connexions qui renforcent la tendance existante au rapprochement physique et à l'imbrication économico-stratégique entre les deux pays. Charte euro-méditerranéenne sur l'énergie et le changement climatique L'intérêt a été exprimé dans ce sens pour notamment les interconnexions électriques dans le contexte de la mise en œuvre du Plan solaire méditerranéen (PSM). Elles réaffirment, à ce propos, leur décision de “dépasser les obstacles qui peuvent entraver les relations énergétiques et de consolider le climat de confiance réciproque sur lequel elles sont basées”, affirme la déclaration. C'est ainsi que les deux gouvernements ont initié des contacts précis sur le projet de charte euro-méditerranéenne sur l'énergie et le changement climatique fondé sur le leadership de l'Algérie en matière de gaz et de l'Espagne concernant les énergies renouvelables. Pour cela, un groupe de travail bilatéral a vu le jour. L'Algérie est le premier fournisseur en gaz naturel de l'Espagne, à qui elle assure environ un tiers de ses besoins, tandis que les entreprises espagnoles sont à la pointe des énergies renouvelables, en particulier l'éolien. Elles relèvent que l'Espagne est devenue l'un des investisseurs de référence en Algérie et souhaitent stimuler davantage les investissements espagnols dans des secteurs moteurs de développement en Algérie. Elles conviennent ainsi de promouvoir la coopération dans les domaines de l'hydraulique et de l'agriculture, surtout en matière de rationalisation productive et de système d'irrigation. Les deux parties souhaitent que les entreprises espagnoles participent et s'impliquent dans le vaste programme national algérien d'équipements publics 2010-2014 et considèrent que la “crise internationale actuelle offre l'opportunité propice pour dépasser la logique commerciale et s'inscrire dans une logique de projets et de synergies communes, complémentarité et ouverture réciproque des marchés”, souligne la déclaration. La circulation des personnes est un instrument pour atteindre ce but. Dans cette perspective, les deux gouvernements s'engagent à encourager et à faciliter les échanges humains entre les deux nations. À ce propos, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a demandé aux entreprises espagnoles d'investir davantage en Algérie et aux autorités espagnoles de poursuivre leurs efforts pour permettre aux Algériens désirant se rendre en Espagne d'obtenir plus facilement des visas.