Selon M. Abidat, la conjugaison des synergies reste la meilleure solution pour barrer la route à ce fléau qui gangrène chaque jour un peu plus notre société. Le lancement officiel de l'année algérienne de prévention et de lutte contre la drogue, a eu lieu hier, au forum d'El Moudjahid, à Alger, par le président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde des jeunes, Abdelkrim Abidat. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les jeunes et leurs parents contre un plaisir assassin qui n'est autre que la drogue. Selon M. Abidat, la conjugaison des synergies reste la meilleure solution pour barrer la route à ce fléau qui gangrène chaque jour un peu plus notre société. L'orateur n'a pas omis de tirer la sonnette d'alarme quant à la propagation des psychotropes en milieu scolaire où, d'après les résultats d'une enquête menée par son association sur plus de 400 élèves, 40% d'entres eux reconnaissent avoir “touché” à la drogue pour la première fois à l'école. 14% des jeunes sondés admettent en prendre régulièrement et 20% avouent se droguer occasionnellement. Concernant la façon avec laquelle “s'infiltrent” ces produits illicites dans les établissements scolaires, M. Abidat a confessé que “les dealeurs ne manquent pas d'ingéniosité, leur dernière trouvaille est de faire passer l'extasy dans les petites boîtes de bonbons Tic-Tac. Car ces dernières ressemblent énormément à l'extasy, que ce soit par la couleur ou par le goût”. Par ailleurs, le conférencier a fait une topographie du junky type et des raisons qui poussent les jeunes à se tourner vers ce poison. Pour M. Abidat, l'exclusion et la rupture avec l'ordre social, la démission parentale, l'éclatement de la cellule familiale et la déperdition scolaire sont les principaux motifs qui mènent les jeunes à la délinquance. D'autre part, le conférencier a critiqué la décision de créer 53 centres de lutte contre la drogue, car, selon lui, cette initiative est “vouée à l'échec”. “Installer des centres dans des hôpitaux est une perte d'argent, les jeunes ne viendront jamais car ils refusent d'être psychanalysés”, a-t-il clamé. L'invité du forum a développé un plaidoyer sur l'importance du travail de proximité à mener, donc sur le terrain pour plus d'efficacité. M. Abidat affirme que l'Algérie est “inondée par différentes drogues”, douces ou dures, tout en accusant le Maroc d'être le principal responsable de cette situation. À propos du travail effectué par l'association de M. Abidat, il a été traité, depuis sa création, il y a trois ans, à ce jour, 1 295 drogués. Cette organisation a pris en charge 3 000 jeunes exclus du milieu scolaire, 1 490 jeunes en danger moral. L'association a aussi traité 990 jeunes en situation de détresse et de la réinsertion de 949 jeunes ex-détenus. L'association s'est occupée de 870 jeunes oisifs et livrés à eux-mêmes, comme elle a aidé et assisté 1 245 familles en difficulté et trouvé du travail à 12 253 jeunes.