Cette organisation a pour ambition de prendre en charge les préoccupations de la communauté algérienne en Grande-Bretagne. Les Algériens du Royaume-Uni veulent faire entendre leur voix au sein du Conseil de la communauté algérienne à l'étranger. Quelques mois après la mise en place de cet organe, des associations d'immigrés ont décidé de se fondre au sein d'une structure unique. Le bureau de cette instance, intitulée Conseil des Algériens de Grande-Bretagne et d'Irlande, a été mis en place, samedi dernier, au cours d'une réunion tenue à Finsbury Park, dans le nord de Londres. Sept membres ont été élus par une assemblée restreinte, d'une vingtaine de personnes issues du mouvement associatif local. Selon les organisateurs de la rencontre, des invitations ont été envoyées à un plus grand nombre d'associations, mais leurs représentants n'ont pas fait le déplacement. Dans le quartier de Finsbury Park, où sont concentrés les Algériens, des commerçants locaux ont fait le reproche aux initiateurs de la réunion de ne pas les avoir conviés afin de participer aux élections du bureau exécutif du Conseil. “Personne ne m'a informé de la tenue de cette réunion”, fait remarquer l'un d'eux, surpris même de savoir qu'un conseil existe. Selon lui, une assemblée générale ouverte à une assistance plus large aurait dû se tenir. “Ce ne sont pas les associations qui doivent élire les membres du Conseil mais le public. Les Algériens du Royaume-Uni doivent être représentés par des gens qui sont capables de défendre leurs intérêts et qui ont fait leurs preuves sur le terrain”, plaide le commerçant. Parmi les élus du conseil, figurent l'ancien directeur de la campagne du président Bouteflika en Grande-Bretagne qui a créé sa propre organisation, quelques présidents d'association et un journaliste. Il existe une pléthore d'organisations algériennes au Royaume-Uni. Mais peu sont actives et efficaces. Les premières ont été créées pendant les années 1990 pour apporter une aide aux Algériens qui se sont exilés en terre victorienne. Certaines encadraient l'arrivée en masse des militants islamistes. Aujourd'hui, des centaines de jeunes sans papiers constituent la catégorie d'immigrés algériens la plus vulnérable. Dans la rue ou dans les centres de rétention, ils sont confrontés à leur sort, en toute solitude. La plupart des clandestins arrêtés sont transférés dans les établissements de Douvres, au sud de l'Angleterre ou de Heathrow. Souvent, leur période de rétention dépasse les délais prescrits par la loi. Sans assistance juridique, ils sont à la merci de la police des frontières. Même en obtenant des papiers, beaucoup d'Algériens ont du mal à se fondre dans leur pays d'accueil. Une récente étude du département chargé des communautés a montré que de nombreux compatriotes vivent dans l'isolement et sont au chômage. La barrière linguistique complique souvent leur intégration. “La question de la langue doit être une priorité dans le plan de travail du conseil qui vient d'être créé”, observe Farid, enseignant à Londres. Selon lui, d'autres missions, comme l'aide au règlement des procédures de régularisation des sans-papiers, le soutien à l'emploi, la prise en charge des personnes seules et dans le besoin et l'engagement d'actions de solidarité en direction des femmes, surtout les victimes de violences, doivent également être initiées. Il est à noter que l'idée de fédérer les associations algériennes au sein d'une supra-structure fait suite à la mise en place par l'Etat algérien du Conseil de la communauté algérienne à l'étranger, l'été dernier. Son but étant de cerner les problèmes des émigrés et de les aider à les régler. À coup sûr, la dotation de fonds ne manquera pas d'attirer quelques opportunistes.