Le cinéma asiatique est à l'honneur à la salle Mohamed-Zinet Riadh El-Feth. Organisé par le cinéclub Chrysalide, ce cycle est composé de quatre vendredis à raison d'une séance à 18h, durant lesquels seront projetés des longs métrages japonais, coréens et chinois. La première séance a eu lieu avant-hier avec un film japonais Ichi the Killer (Ichi le tueur). “Nous essayons de revitaliser le cinéclub et nous avons consacré un mois aux Asiatiques. Ses réalisateurs sont des virtuoses du septième art. En plus, le cinéma japonais représente l'antithèse du cinéma américain”, a déclaré Abdelghani Raoui, réalisateur et membre actif de l'association. Ichi the Killer est une production de deux heures, réalisée en 2002 par Takashi Miike, qui a réalisé une dizaine de films en dix ans. Dès le début, le spectateur est plongé dans le monde du réalisateur Quentin Tarantino, car ce dernier s'est inspiré de Takashi Miike dans plusieurs de ses films, notamment Kill Bill et même Pulp Fiction. “Ce n'est pas Miike qui s'est inspiré de Tarantino, mais l'Américain du Japonais. En fait, on retrouve plusieurs scènes d'Ichi dans le film Kill Bill”, a confié l'un des membres du cinéclub Chrysalide. Ichi the Killer n'a pas laissé le public de marbre, bien au contraire, car très gore et la violence règne en maître. Après la première demi-heure, la majorité des spectateurs ont quitté la salle. Ils étaient horrifiés par ce film glauque qui dénonce, avec un petit soupçon d'humour et une imagination débordante, les crimes que peuvent exécuter les hommes. Après la fin du film, un débat a eu lieu avec les quelques téméraires restés jusqu'à la fin. Le modérateur du débat, Abdelghani Raoui, a évoqué quelques scènes qui l'ont marqué dans le film, mais aussi la violence qui demeure incompréhensible, mais qui est une esthétique formelle chez le réalisateur Takashi Miike, Quentin Tarentino et d'autres encore. “C'est très violent du début à la fin, quelle est la morale de l'histoire ?” demande un spectateur. À cette interrogation, le réalisateur n'a pu trouver de réponse car chacun perçoit le film à sa manière et à sa propre vision. Mais la violence peut être expliquée à plusieurs niveaux : la violence n'est-elle pas une vision assez pessimiste et désespérée du monde ? D'autant que l'homme cultive un rapport assez particulier avec la violence : une sorte d'attirance et de répulsion. La violence est une manière assez “trash” de dire le chaos du monde, de décrire le malaise.