Après avoir passé le cap du premier tour, l'équipe nationale de football va tenter aujourd'hui à partir de 20h30 au stade de Cabinda d'arracher une place dans le carré d'as en se qualifiant en demi-finales de la CAN aux dépens de la Côte-d'Ivoire. Cette confrontation difficile pour les deux équipes est considérée comme une finale avant la lettre. À ce titre, le coach de la Côte-d'Ivoire considère que son équipe joue gros dans cette rencontre et estime que l'équipe algérienne est “forcément forte, elle qui s'est qualifiée au Mondial aux dépens de l'Egypte et qui a bien réagi face au Mali et à l'Angola”. De son côté, le coach Saâdane assure que son équipe jouera sans complexe et entrera sur la pelouse pour gagner. “Nous avons un défi à relever et un prestige à défendre.” En effet, si jusqu'à maintenant les citriques lui reprochaient une certaine prudence dans le jeu et un manque de moyens de percussion en attaque, le coach Rabah Saâdane risque de surprendre tout le monde à l'occasion de ce quart de finale explosif contre la Côte-d'Ivoire. Se départant donc de sa méfiance tactique habituelle, Saâdane se lance dans la bataille contre les Ivoiriens en conquérants. Alors, le coach algérien place deux attaquants en pointe de son attaque avec le duo Ghezzal-Matmour. C'est la première fois que les joueurs sont associés en attaque, surtout depuis que Matmour demande à jouer un peu plus haut comme il le fait si bien dans son club, à Mönchengladbach. Ce tandem de choc sera chargé de fixer la défense ivoirienne et de l'empêcher de monter plus haut comme elle l'a si bien fait contre le Ghana. Du coup, sur le flanc droit, Meghni s'occupera de l'animation en compagnie de Yebda, alors que Mansouri et Ziani occuperont le flanc gauche, aidés du reste par le virevoltant Belhadj. En conséquence, Saâdane revient à une défense à trois où les chances de retrouver Antar Yahia, pour la première fois depuis le début de la CAN, sont grandes en compagnie de Halliche et de Bougherra, décalé à droite. Soit le même plan concocté contre l'Egypte au Caire avec deux changements notables par rapport à la rencontre du 14 novembre dernier avec Yebda et Ghezzal à la place de Lemouchia et Saïfi. Saâdane a demandé à son milieu de terrain de dresser un premier rideau empêchant Koné, notamment, de jouer en profondeur ; Halliche et Bougherra doivent surveiller de près Drogba et Gervinho, deux forces de frappe de l'équipe ivoirienne. Les Algériens, c'est connu, c'est dans l'adversité qu'ils se rebiffent et encore plus quand ils sont sous-estimés par leurs adversaires. Vendredi soir, les camarades de Mansouri ont affiché une confiance mesurée, mais certaine. À l'issue de l'entraînement vers 21h, ils donnaient même l'impression de vouloir rapidement en découdre. Un gars comme Meghni, qui fera peut-être aujourd'hui son baptême du feu dans cette CAN, confie que “les stars ivoiriennes ne font nullement peur ; bien au contraire, elles nous motivent à nous transcender”. “Je suis sûr, dit-il, que si nous parvenons à jouer notre jeu, nous allons nous imposer.” Il faut dire que les déclarations de Saloman Kalou (Chelsea) n'ont pas été appréciées par les joueurs algériens et lui promettent une réponse sur le terrain. En effet, Kalou a indiqué que sur le plan de la valeur individuelle, la Côte-d'Ivoire est supérieure à l'Algérie, ce qui du reste certes valable pour des joueurs comme Drogba ou Touré, mais de là à généraliser, c'est un peu prétentieux. Des éléments comme Ziani, Meghni, Halliche, Bougherra ou encore Yebda et Matmour ont largement le niveau mondial et n'ont rien, absolument rien à envier aux Koné, Gervinho, et autres Keïta. Cependant, à l'issue de l'entraînement, les joueurs interrogés par l'envoyé spécial de Liberté n'ont pas voulu répondre à l'attaquant de Chelsea. “Nous lui réservons une réponse sur le terrain. Ce qui est sûr, nous allons leur mener la vie dure”, nous dira l'un des attaquants des verts laconiquement.