Dans notre société, une banale carte magnétique ne peut, à elle seule, remplacer de bons vieux billets de banque ! Bien qu'ils soient souvent en piteux état, ils sont toujours les bienvenus ! L'argent liquide, les fiduciaires, cet élément si précieux, qui procure rien qu'à sa vue, un bonheur instantané, fait de puissance et de sécurité, ne saurait être détrôné par un petit rectangle en carton pelliculé. La confiance n'est pas encore gagnée ! Pourtant, étymologiquement, le mot fiduciaire signifie “confiance”, en latin. La circulation fiduciaire à l'arrêt ! Objectivement, quelle réelle valeur peut avoir un vulgaire bout de papier ? C'est ce qu'il représente qui en a ! Donc, raisonnablement, que cela se matérialise par un billet ou par une carte, quelle différence ? Si, différence, il y a, elle serait à mettre sur le long registre des avantages de la monétique. Et ils sont nombreux ! À commencer par la sécurisation des transactions commerciales, ainsi que de la promptitude des opérations de retrait et de confidentialité, pour le client. Même la banque y trouve son compte : décongestion des caisses, perception de commissions substantielles liées à l'abonnement et au renouvellement des cartes, limitation des coûts liés au traitement des chèques, etc. L'intérêt de la monétique a également des répercussions positives pour l'économie nationale. Réduction de la circulation fiduciaire, meilleur suivi des circuits économiques, entre autres… pourtant, il y a réticence. L'utilisation de la carte à puce en est encore au stade de balbutiement en Algérie. Mais, peut-on parler en toute objectivité, d'échec ? Peut-être pas ! Du moins, pas de la même manière et à tous les niveaux. Algérie Poste le booster Les différents acteurs dans la promotion de la monétique sont, a priori, le ministère des Finances dans le cadre d'une politique globale de modernisation des outils de paiement. Les différentes banques en qualité de partenaires, Algérie Poste, en tant que domiciliataire de comptes courants pour des millions d'Algériens, la Satim, structure spécialisée, chargée de la gestion des équipements, matériels, outils et promotion de la monétique en Algérie, et enfin les différents organes de presse pour médiatiser et faire passer le message au sein de la population cible. En amont, tout ceci s'apparente à une stratégie globale de communication à même de faire aboutir un aussi important chantier. Mais, est-ce que tous ces multiples acteurs ont joué le jeu et réalisé convenablement leur travail ? Que nenni ! Néanmoins, celui à qui revient la mission la plus ingrate et qui a su tirer son épingle du jeu, en continuant, doucement mais sûrement, à occuper le terrain et réaliser des prouesses certaines, chamboulant des mentalités bien forgées, c'est Algérie Poste ! En genre et en nombre. C'est-à-dire, chez des millions d'Algériens, parmi les plus sceptiques, les ruraux, les illettrés, les personnes âgées, la monétique fait son petit bonhomme de chemin ! Y a qu'à voir les longues files d'attente devant les distributeurs. Notamment en période de pointe (virement de salaires, retraites, pensions, etc.) mais, sa noble mission s'arrête là ! Il ne saurait être des prérogatives d'Algérie Poste de faire la politique monétaire du pays. Quoi que !!! À un degré moindre, la Satim tente des choses, mais semble limitée par les moyens. C'est ce qui transparaît à travers ses rares sorties médiatiques. On se rappelle encore sa démarche en début 2008 auprès des agences de communication ayant une expérience dans la finance, à travers l'envoi d'un questionnaire relatif à une campagne publicitaire sur la carte CIB. Mais, c'est resté sans suite. Faute de budget, semble-t-il ! On ne peut faire une omelette sans casser des œufs ! Banque ou Daïra ? Le parent pauvre de la monétique en Algérie est sans aucun doute la banque ! Nos établissements financiers ressemblent davantage à des administrations du type daïra, mairie, où toute agressivité commerciale, fait cruellement défaut. Le personnel d'une banque algérienne s'apparente à des employés de la Fonction publique, avec tout ce que cela représente en termes de flegme et de bureaucratie. Mais, le problème n'est certainement pas imputable aux agents, d'ailleurs, habituellement présentables et affables. L'anomalie est à rechercher dans le système bancaire algérien ! Ça manque d'initiative. Le système informatique est en panne, ben, on attendra ! Les DAB et GAB, hors-service, ce n'est pas grave ! Les clients n'ont pas récupéré ni renouvelé leur carte, bof, y a pas le feu… Vraisemblablement, la mouche tsé-tsé a sévi ! Quant à tous ses commerçants et prestataires qui ont bien voulu se doter de terminaux de paiement, ils ont vite déchanté à cause de la cherté des taxes imposées, des pourcentages prélevés, jugés exorbitants, de la lenteur de l'opération pour disposer de l'avoir, (plus d'un mois) et depuis peu, la totalité des recettes encaissées en devises est convertie en dinars. Avec un tel traitement, à moins d'être maso, plus personne ne veut marcher ! Le monde des affaires est ainsi fait ! Les banques gagneraient à ne s'occuper que des activités bancaires. L'avenir de la monétique, entre autres, s'en porterait mieux ! Y a tellement à faire ! La marche du facteur La monétique en Algérie n'a pas connu d'échec ! Pour la simple raison qu'on n'a pas encore démarré. Et pour ne pas réinventer le fil à couper le beurre, voyons ce qui se fait autour de nous. Juste à côté, dans le Maghreb ! Quant à la campagne d'Algérie Poste, c'est pour l'instant juste une louable initiative qui consiste à doter des millions de détenteurs de comptes d'un moyen de payement moderne. Y a encore à faire, mais ce n'est qu'une question de temps. La meilleure preuve en est, l'allongement à quatre ans, dans la validité de la carte à puce. Le train monétique, sans, ni sifflet ni tintamarre, arrivera à bon quai ! Lexique Qu'est-ce qu'un TPE (terminal de paiement) qu'on retrouve chez les commerçants. DAB (distributeur automatique de billets), GAB (guichet automatique de billets), plus que le DAB, il assure d'autres opérations. Il existe deux type de cartes : la carte de retrait (pour les retraits seulement) et la carte de paiement interbancaire.