Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a réussi à réduire le volume des pertes financières, induites par l'échec de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1, en parvenant à un accord avec le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) sur la révision à la baisse de la commande de vaccins. Ainsi, au lieu des vingt millions de doses, initialement demandés pour acquisition, les autorités sanitaires algériennes ne consentent à recevoir que six millions, avons-nous appris auprès d'une source digne de foi. Elles font, à ce titre, à la trésorerie du pays une économie substantielle évaluée à environ 64 millions d'euros, eu égard au prix d'une dose de vaccin contre la grippe pandémique, fixée à 4 euros. Il n'était pas loisible de savoir, toutefois, en quels termes l'Algérie et le laboratoire pharmaceutique britannique ont renégocié les clauses de leur contrat afin qu'aucune partie ne subisse lourdement le poids financier d'une pandémie qui n'a pas atteint, en fin de compte, le palier de catastrophe pressenti par l'Organisation mondiale de la santé. L'Algérie n'est pas le seul Etat à avoir passé une grande commande du vaccin contre la grippe A/H1N1 pour prémunir la population contre le risque pandémique. Contre toute attente, les campagnes de vaccination contre la grippe A n'ont guère connu, dans la majorité des pays, un engouement à la mesure de la menace qu'on disait très grande. Sur les 95 millions de doses achetées par la France, uniquement 5 millions ont été réellement utilisées. En Algérie, le boycott du vaccin du corps médical et des femmes enceintes a carrément sonné le glas à une opération qui n'a même pas pu démarrer. Sur le 1,4 million de doses déjà réceptionné, une quantité dérisoire a été inoculée jusqu'alors aux personnes incluses dans les catégories à risque. La stabilisation du nombre de contaminations et surtout le recul des formes mortelles (plus aucun décès enregistré en Algérie depuis au moins deux semaines) augurent d'un sort encore plus sombre pour la campagne de vaccination. Ce qui a amené le département du Dr Barkat à trouver la parade pour alléger la facture inhérente au vaccin. De nombreux pays ont été inspirés par la même idée. Il y a quelques jours, le groupe pharmaceutique GSK a indiqué, par la voix de ses porte-parole officiels, qu'il était en pourparlers avec plusieurs pays “soit pour renégocier les contrats de ceux qui ont revu à la baisse leurs besoins en matière de vaccination, ou au contraire pour répondre aux nouvelles commandes de doses”. Il a été dit, en outre, que 60 millions de doses de vaccin anti-H1N1 seront donnés à l'OMS, “en vue de les distribuer aux pays en développement, et que le coût de cette donation serait intégré dans ses comptes du 4e trimestre”. GSK a annoncé, dans la foulée, qu'il a vendu 130 millions de doses de vaccin, durant le dernier trimestre 2009, pour une enveloppe de 938 millions d'euros.