Il est souvent aisé de focaliser en fin d'année sur les résultats scolaires et les taux de réussite aux examens, notamment au baccalauréat, puisque c'est de cette catégorie-là qu'il s'agit. Cependant, le parcours de ces lycéens et lycéennes est semblable à celui de combattants. Outre l'isolement et la difficulté du relief accidenté, les lycéens de la commune d'Akbil, venant de villages lointains, enclavés, souffrent de problèmes qui entravent leur scolarité depuis plusieurs années. Ainsi, les élèves d'Aït Ouabane, à titre d'exemple, même si la majorité s'inscrit difficilement au régime de l'internat, doivent débourser au quotidien plus de 80 DA pour les seuls frais de transport. Certains doivent aussi se lever à l'aube (4h30) et jouer des coudes avec les voyageurs pour bénéficier d'une réduction de 20 DA, mais non sans courir le risque en se plantant devant le portail du lycée isolé à une dizaine de kilomètres, dans ce froid hivernal à vous briser les dents. Les enfants d'autres villages, tels que Aqaouej et Mahmoud, font une bonne trotte à pied avant de prendre leur transport, car ne disposant d'aucun fourgon allant vers leur destination. “Les fourgons existants desservent tous la destination du chef-lieu d'Aïn El-Hammam”, nous apprend-on. Par ailleurs, ce qu'il faut relever dans cet état de fait, c'est la misère et la précarité de beaucoup de familles, dans plusieurs autres hameaux de la commune se nichant dans le fin fond de ces collines péniblement accessibles. “Que peut un fonctionnaire devant les exigences d'une famille à charge et devant assurer les frais de transport aussi onéreux”, s'inquiète un parent d'élève accompagnant ses deux enfants. Des témoins affirment – les larmes aux yeux – que des filles ont dû quitter l'école suite aux aléas d'une telle situation lamentable. Devant ce manque de moyens, ce sont les filles qui subissent les conséquences.