Estimant que les discussions menées par son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en août dernier, à Vienne, ont été très “utiles”, le secrétaire général de l'ONU prépare une reprise des négociations entre le Maroc et le Front Polisario pour les prochains jours. Tout en campant sur leurs positions respectives, qui demeurent aux antipodes l'une de l'autre, le Maroc et le Front Polisario ont fait part de leur disposition à reprendre les négociations sous l'égide des Nations unies. Même si la rencontre entre les deux parties des 10 et 11 août 2009, en Autriche, dans le cadre d'une réunion informelle destinée à préparer le 5e round des négociations pour trouver une solution politique et définitive au conflit du Sahara, n'avait pas permis de reprendre le dialogue, elle a été jugée très bénéfique par le secrétaire général de l'ONU car les consultations informelles “se sont révélées très utiles”. Ban Ki-moon a ainsi révélé, dimanche, à Addis-Abeba, une probable reprise des négociations vers la mi-février. “Nous sommes en train d'envisager une reprise d'une session de négociations à la mi-février”, a déclaré Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse tenue en marge du 14e sommet ordinaire de l'Union africaine (UA). Dans le même ordre d'idées, il ajoutera : “Nous allons maintenant développer les résultats avec les parties concernées”, tout en soulignant que “si les choses évoluent favorablement, il y a une possibilité pour que les négociations puissent reprendre à la mi-février”. Saisissant l'occasion au vol, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a accusé le Maroc de continuer de dresser des obstacles devant les négociations de paix au Sahara occidental, préconisées par les Nations unies. Citant une lettre adressée par le chef du Front Polisario au secrétaire général de l'ONU, l'agence de presse sahraouie SPS indique qu'il lui a renouvelé la “volonté réelle” des Sahraouis de “coopérer pleinement” avec les Nations unies et M. Ross pour la “reprise des négociations directes” avec le Maroc afin de trouver “une solution juste et définitive au conflit qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et l'indépendance”. Toutefois, le président sahraoui n'a pas manqué de souligner que “malgré vos efforts et ceux inlassables déployés par votre envoyé personnel, nous sommes aujourd'hui confrontés à l'obstruction croissante et l'intransigeance du gouvernement marocain, dont la politique coloniale expansionniste, continue d'alimenter l'état de tension et d'instabilité dans la région.” Aussi, Mohamed Abdelaziz a déploré que “les violations en cascade des droits de l'Homme, les tentatives d'imposer de facto la domination coloniale au Sahara occidental, en émettant une condition préalable aux négociations, sont déloyales et en contradiction flagrante avec la lettre et l'esprit des résolutions du Conseil de sécurité”. Il rappellera que la solution définitive du conflit, qui oppose le Front Polisario et le Maroc depuis 1975, passe par la “pleine application” du droit international, à travers la décolonisation et la fin de toute forme d'occupation et de violation des droits de l'Homme au Sahara occidental. Le président sahraoui appellera Ban Ki-moon à mettre en place un mécanisme des Nations unies pour protéger les droits de l'Homme au Sahara occidental et les contrôler.