Tout indique que le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario redémarrera sur d'autres bases si l'on se fie à l'avis de Ban Ki-moon, qui a estimé nécessaire “une préparation minutieuse” d'une prochaine série de négociations, car selon lui, ”peu de progrès ont été réalisés depuis le dernier round des négociations pour favoriser une issue positive d'un 5e round “. Sur la base des recommandations de son envoyé personnel, Christopher Ross, le secrétaire général des Nations unies a abouti à la conclusion que seuls des pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario “de bonne foi et sans conditions préalables et de faire preuve d'une volonté politique pour engager des discussions substantielles et assurer le succès des négociations”. L'émissaire américain, qui a effectué une première visite dans la région en février dernier, a estimé que “les positions des parties demeuraient très éloignées sur les moyens de parvenir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable prévoyant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. À partir de ce constat, Ban Ki-moon affirme que sur la base des quatre rounds de négociations tenus sous les auspices des Nations unies en 2007 et 2008 et “tenant compte des dernières consultations menées par mon envoyé personnel, je recommande au Conseil de sécurité de réitérer son appel aux parties de négocier de bonne foi et sans conditions préalables et de faire preuve d'une volonté politique pour engager des discussions substantielles et assurer le succès des négociations”. Dans cette optique, le patron des Nations unies indique que son nouvel envoyé personnel au Sahara occidental, l'Américain Christopher Ross, est “disposé à informer les parties ainsi que le Conseil de sécurité de sa propre vision de la voie à suivre”. Faut-il en déduire que Christopher Ross envisage de relancer les négociations sur de nouvelles bases ? C'est du moins ce que laisse présager l'avis du secrétaire général de l'ONU, qui a estimé nécessaire “une préparation minutieuse” d'une prochaine série de négociations, parce que “peu de progrès ont été réalisés depuis le dernier round des négociations pour favoriser une issue positive d'un 5e round”. À cet effet, Ban Ki-moon ajoutera : “Aussi mon envoyé personnel a proposé aux parties la tenue d'une ou plusieurs réunions préparatoires restreintes et informelles”, tout en soulignant que “les parties ont donné leur accord concernant cette approche”. Quant au mandat de la Minurso, il recommandera une prorogation d'une année jusqu'au 30 avril 2010, car dira-t-il : “étant donné les circonstances sur le terrain et à la lumière des efforts constants de mon envoyé personnel, j'estime que la présence de la Minurso reste indispensable pour le maintien du cessez-le-feu au Sahara occidental.” Pour rappel, les deux parties en conflit, Maroc et Front Polisario, ont tenu quatre rounds de négociations à Manhasset près de New York, qui n'ont rien donné de concret, en raison de l'intransigeance du Maroc, qui enfreint délibérément les résolutions onusiennes en cherchant à ne négocier que sur la base de sa seule proposition, qui devient ainsi, un préalable, à prendre ou à laisser, selon les Sahraouis. Faisant allusion aux dernières manifestations devant le mur marocain, auxquelles avaient participé environ 2 000 étrangers, Ban Ki-moon a estimé que les incursions de civils dans la zone tampon ou démilitarisée du Sahara occidental, qui sépare les deux adversaires, “ne sont pas interdites” par les accords de 1991 conclus sous les auspices de l'ONU. Merzak Tigrine