Plusieurs chantiers ouverts dans la région tournent au ralenti, non pas par manque de ciment, mais en raison de son prix élevé qui ne cesse d'augmenter au fil des jours. Une fois de plus, le ciment gris fait l'objet de surenchère et de spéculation auprès des distributeurs, des dépositaires et des commerçants de détail à Bordj Bou-Arréridj. Le prix du sac de 50 kg a atteint un nouveau record à 800 DA, alors qu'il n'excède pas les 330 DA à sa sortie d'usine. Plus que le double. Selon les opérateurs rencontrés, les règlements et les décrets du gouvernement ainsi que les promesses du ministre de l'Habitat que les prix seraient affichés sur les sacs de ciment, on constate que c'était une promesse vaine. “Ce n'est pas le ministre Noureddine Moussa qui pourra contrôler le marché du ciment ou fixer son prix”, disent-ils. “Ni M. Hamid Temmar, qui avait annoncé, en juin dernier, l'importation d'un million de tonnes de ciment pour faire face à la spéculation que connaît le marché national”, ajoutent-ils. De ce fait, plusieurs chantiers ouverts par les populations tournent au ralenti, non pas pour manque de ciment, mais en raison de son prix élevé et qui ne cesse d'augmenter au fil des jours. Par conséquent, maçons, carreleurs, peintres, staffeurs, menuisiers et autres acteurs de la chaîne de construction des bâtiments sont mécontents et oisifs. Car le prix du ciment augmente. Or, les entrepreneurs et les propriétaires ne veulent rien entendre si ce n'est la livraison de leurs ouvrages dans les délais. “Lorsque les stocks sont épuisés, nous achetons des bons de chargement auprès des trabendistes installés à la sortie de l'usine, parfois avec une augmentation de trois fois le prix initial”, expliquent-ils. Pour les commençants, les perturbations actuelles ne sont pas dues seulement à la demande qui ne cesse d'augmenter, mais il y a aussi les barons de l'informel qui maintiennent sciemment la crise. Selon nos interlocuteurs, la solution réside dans l'augmentation de la part de l'Etat dans la production nationale du ciment, “l'augmentation entraînerait un équilibre du marché et un alignement des prix entre producteurs publics et privés”, disent-ils, et la lutte sans relâche contre le commerce informel.