Le nouveau plan de redéploiement de la société s'étale sur cinq années. La première phase consiste en la réhabilitation de 10% du réseau de toute la wilaya, soit une longueur linéaire de 215 kilomètres de conduites. Une année après sa création, la Société de gestion des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco) lance un plan de redéploiement afin de gagner en crédibilité aussi bien auprès de sa clientèle que des pouvoirs publics algériens. Ces derniers ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour exprimer leur mécontentement quant au partenariat avec la Marseillaise des Eaux dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement. En effet, la Seaco est née de la fusion de trois unités de l'Algérienne des eaux et d'une unité de l'Office national de l'assainissement. Elle a pour mission la gestion des services publics de l'eau et de l'assainissement de la wilaya de Constantine. La société est de droit algérien alors que le management relève, lui, de la Marseillaise des Eaux, une entité de droit français censée apporter son expertise et son know-how dans le domaine. Si, à l'échelle nationale, c'est le ministre des Ressources en eau en personne qui est monté au créneau pour dire sa non-satisfaction de ce partenariat, à l'échelle locale, c'est le wali de la ville aux Sept Ponts qui a tiré la sonnette d'alarme dès les trois premiers mois de l'expérience. Aujourd'hui, cette levée de boucliers semble aboutir du moment que la Seaco se lance, selon un communiqué parvenu à notre bureau, dans un important plan de redéploiement. La Seaco, en concertation avec les pouvoirs publics, soit la direction de l'hydraulique, a arrêté un plan de modernisation qui s'étale sur cinq ans, explique-t-on. Le plan s'articule sur quatre axes. Le premier consiste en la réhabilitation de 10% du réseau de toute la wilaya, soit une longueur linéaire de 215 kilomètres de conduites. Le second a trait à la réhabilitation de 29 000 branchements. Le troisième axe concerne le renouvellement des équipements de protection du réseau de distribution, soit les ventouses, vidanges, réducteurs de pression et autres vannes d'arrêt. Enfin, le quatrième touche la restauration de 80% des réservoirs et stations de pompage existant sur le territoire de la wilaya de Constantine. Dans ce cadre, et dans la commune de Didouche Mourad, toujours selon la Seaco, son service travaux va lancer, dans les prochains jours, un chantier au niveau du rond-point de la cimenterie de Hamma Bouziane. Il est question de la réhabilitation de la conduite de refoulement en fonte qui alimente la commune de Didouche-Mourad. Les travaux permettront, toujours selon la Seaco, de diminuer les pertes d'eau, ce qui améliorera l'alimentation en eau potable de plusieurs quartiers de cette commune. À Aïn El Bey, la Seaco va lancer, selon le même communiqué, des travaux de réparation de la conduite de Boumerzoug au niveau de l'aéroport Mohamed-Boudiaf. Cette conduite, qui date de 1963, alimente Constantine depuis la source de Boumerzoug. Aujourd'hui, avec le temps et les différents travaux effectués aux alentours du site, elle s'avère obsolète. Non protégée, elle subit d'importantes fuites. Du coup, en plus des conséquences sur le cadre de vie et sur le coût du mètre cube d'eau qui coule dans nos robinets, on assiste à une menace sur la sécurité et la pérennité de l'infrastructure aéroportuaire. Les infiltrations d'eau finiront par créer des glissements de terrain comme c'est déjà le cas dans la vieille ville ou la partie coloniale de la cité. À la Seaco, on parle aussi d'une mise à niveau de la fonction sous-traitance. À cet effet, on signale le recours à des appels d'offres pour la sélection d'entreprises qualifiées à même de prendre en charge les travaux sous-traités par des tiers, tel que les poses et déposes des compteurs et des branchements ainsi que la réparation des réseaux secondaires et tertiaires. Enfin, en plus de ces actions à court terme, d'autres sont prévues à moyen et long terme. La gestion de l'eau en Algérie a toujours été problématique du fait que cette denrée rare n'est toujours pas, pour des raisons historiques et cultuelles, traitée selon une approche économique. Malgré les réformes engagées depuis 1986, l'eau reste l'un des rares produits non soumis à la vérité des prix. Une situation qui s'est répercutée, en plus des questions de surcoûts pour ne pas dire gaspillage, négativement sur le mode de gestion des entreprises sensées êtres les outils d'intervention et de régulation du secteur.