Bien qu'elle soit l'une des villes côtières les plus riches d'Algérie, la commune de Béjaïa demeure malpropre, au grand dam de ses habitants et de ses nombreux visiteurs durant la période estivale. Les membres de l'APC semblent décidés à se donner les moyens pour que leur ville soit enfin propre et espérer, par la même occasion, un destin écologique. En effet, sur proposition des membres de la commission en charge de l'hygiène et de l'environnement au sein de l'APC, le schéma directeur de la gestion des déchets a été dépoussiéré et approuvé par l'Assemblée en février 2008. Le schéma consiste en l'acquisition de 26 bennes tasseuses, en sectorisation de la commune de Béjaïa en 10 grands secteurs de collecte, en l'installation de gisement de déchets par secteur, de bacs et de caissons. Et enfin, en l'acquisition d'un certain nombre d'équipements visant l'amélioration des conditions de travail du personnel relevant du service nettoiement. Cependant, eu égard à l'extension de la commune et à la croissance démographique, le schéma directeur devrait être revu, a expliqué Mouhoubi Allaoua, vice-président chargé des finances et également vice-président par intérim, chargé de l'hygiène et de l'environnement. C'est le cas à Sid-Ali Lebhar, Tala Ouriane, les Quatre-Chemins, les boulevards Krim-Belkacem et Sid-Ahmed. C'est la raison pour laquelle la commission d'hygiène a inscrit son plan pour l'année en cours dans le prolongement du schéma directeur. D'où la demande d'acquisition de bennes supplémentaires. Il s'agit, a expliqué M. Mouhoubi, de confirmer la volonté de l'APC, d'engager une nouvelle conteneurisation qui s'articule autour de trois points essentiels : installer des bacs dans deux quartiers, Ihaddaden et Sid-Ahmed en l'occurrence, d'engager une expérience similaire à celle de Staouéli qui consiste à avoir un container enterré dans des quartiers ne présentant aucune contamination de réseau ou à gisement de déchets modérés. Au plan de l'esthétique, il va être vu comme un mobilier urbain, en même temps qu'il sera déterminant dans la lutte et l'éradication des rats et autres chats et chiens errants. Par la même occasion, l'APC pourra procéder au rapatriement des niches bleues et leur réaffectation en milieu rural. Ou les réserver exclusivement à la collecte spécifique de verres, de bouteilles. L'expérience va être entamée au niveau des Aiguades et sur la bande côtière de Boulimat. Ceci est possible d'autant qu'une industrie de valorisation du verre existe au niveau local, a indiqué M. Mouhoubi. La sectorisation, évoquée ci-dessus, s'appuie sur l'externalisation des secteurs dits suburbains en 5 secteurs : Ighil Ouchaâlal, Tizi, Laâzib Oumamar, Boukhiama et Targa Ouzemour.Quant à leur gestion, elle sera confiée à des entreprises, créées dans le cadre du dispositif Ansej. Le cahier des charges exigera des prestataires de disposer de bennes tasseuses. Quand on sait le prix de ces camions, on doute un peu que les jeunes promoteurs puissent être en mesure de mobiliser au moins 25% du montant exigé pour l'acquisition d'un tel équipement. Signalons, à ce propos, que quelque 15 décharges sauvages ont été éradiquées. C'est le cas notamment de celles situées devant la maternité de Béjaïa, l'école Targa-Ouzemour, des 600-Logements à Ihaddaden, du boulevard Krim-Belkacem, de Souk El-Assar à Sid-Ahmed, de la route du cimetière et du stade Opow. En ce qui concerne les secteurs urbains, ils continueront à être pris en charge par les moyens propres à la commune, a-t-il affirmé. Il s'agira, en même temps, de mettre fin à la cacophonie qui a prévalu jusqu'à maintenant entre les services balayage et collecte. “On tendra progressivement vers la prise en charge intégrée du nettoiement”, a promis M. Mouhoubi. Il est prévu, à ce titre, d'étendre le balayage aux autres quartiers. Pour se faire, on va mettre en place des secteurs. Le premier qui verra le jour, à titre expérimental, est celui d'Ihaddaden. Autre problème d'hygiène résolu est relatif à la gestion des déchets au niveau des marchés. L'APC de Béjaïa a modifié les termes du cahier des charges en ce qui concerne la gestion des déchets sur les marchés hebdomadaires et de gros. L'adjudicataire est désormais tenu de faire et la collecte et le transport des déchets produits par le marché dont il a la charge, a affirmé M. Mouhoubi. Seulement, les contrats sont bien évidemment passés d'une à trois années. L'APC y gagne dans la mesure où ses camions ne sont pas mobilisés pour y acheminer les déchets produits. L'exception, qui ne confirme pas la règle, concerne le marché de l'Edimco. L'APC y intervient en installant une équipe de gardiens pour surveiller les alentours. Et ce, les après-midi qui précèdent les jours de marché, à savoir les dimanches et mercredis. La raison ? Beaucoup en profitent pour y déverser leurs déchets pour qu'ils soient acheminés le lendemain à la fin du marché. Enfin, autre recommandation qui ne manquera pas d'être saluée par les citoyens de la commune, celle de voir dégagée une plate-forme dans la décharge publique de Boulimat où les particuliers pourront y déposer leurs gravats.À ce titre, un schéma directeur de gestion de déchets inertes, élaboré par l'inspecteur de l'environnement de la wilaya de Béjaïa, vient de parvenir à l'APC. Les membres de la commission d'hygiène et environnement sont conscients du fait que la réussite de leur programme passe par des opérations de sensibilisation. Leur cible ? L'enfant, qui sera touché via l'école, ses parents et via Radio-Soummam.
