Alors que la wilaya d'Oran organise, depuis plusieurs jours, des portes ouvertes sur l'emploi avec la participation de l'ensemble des organismes chargés des dispositifs d'aides et d'appuis, les entrepreneurs du BTPH jettent un pavé dans la mare. En effet, en totale contradiction avec les discours ambiants et les chiffres “toujours positifs” sur la création de postes d'emploi, l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), qui a pourtant signé depuis plus d'un an une convention avec l'Anem pour couvrir les besoins de 800 postes de travail, attend toujours les postulants. C'est ce qui nous a été confirmé lors de la dernière rencontre des adhérents de l'Union. “Cela fait presque une année que nous avons signé cette convention pour satisfaire nos besoins sur les différents chantiers. En premier, avec la création de 400 postes et des perspectives d'aller vers 800 postes de travail. À ce jour, nous n'avons rien reçu et nous n'avons même plus aucun contact”, explique le président du bureau de wilaya de l'Ugea à Oran. Et ce dernier de poursuivre : “Nous avons donné tous les détails de nos besoins pour chaque spécialité et chaque poste, car on avait besoin d'universitaires, d'ingénieurs notamment, pour permettre à des entreprises de se restructurer, et de la main d'œuvre ordinaire pour assurer la bonne marche des chantiers.” Notre interlocuteur avoue ne pas comprendre cette situation. Pourtant, quotidiennement, des dizaines de chômeurs se bousculent auprès des services de l'emploi partout où existe une de ses structures, pour l'obtention d'une carte bleue, en espérant être retenus pour une embauche. Interrogé sur les salaires peu motivants dans le secteur du BTPH, le représentant de l'union conteste en expliquant : “Pour trouver et avoir un bon coffreur, un bon électricien, on sait y mettre le prix, car ils sont rares.” De même, une situation tout aussi anachronique en matière de mise à niveau des entreprises nous est signalée. Alors que les pouvoirs publics se targuent d'avoir mis en place des programmes largement financés pour des opérations de mise à niveau, là-aussi les 15 dossiers d'entreprises du BTPH pour participer à ces dits programmes à Oran sont restés lettre morte. Entre le discours et la réalité, le fossé se creuse davantage et certains reparlent de volonté politique au plus haut de la hiérarchie.