Les investissements américains en Algérie sont estimés à près de 4 milliards de dollars pour les dernières années. Les USA sont le deuxième client et le deuxième fournisseur de l'Algérie. Pour aussi importants que soient ce chiffre et ces classements, ils n'en laissent pas moins apparaître que la coopération entre les deux pays reste encore bien en deçà des potentialités existantes, d'un côté comme de l'autre, on arrive à s'entendre sur les conditionnalités. Que l'Algérie soit désormais considérée par les Etats-Unis comme une puissance régionale s'intégrant dans leur plan géostratégique pour l'Afrique et la Méditerranée ne fait aucun doute. La sous-secrétaire d'Etat adjoint chargée des opérations internationales au ministère américain du Commerce, Mme Karen Zens, a souligné, lors de sa dernière visite en Algérie, l'intérêt accru des entreprises américaines pour le marché algérien hors hydrocarbures. Mme Karen a soutenu que sa visite en Algérie “dénote la volonté du gouvernement américain de développer et de diversifier ses relations économiques et commerciales avec l'Algérie”. Karen Zens estime que l'Algérie “recèle un potentiel économique important hors hydrocarbures”. La presse avait annoncé l'octroi d'un crédit de 250 millions de dollars destiné à la réalisation de deux projets de l'Union Bank que préside M. Hadjas Brahim. L'opérateur privé a été, en effet, destinataire d'une confirmation écrite de l'inscription de deux projets immobiliers pour une première tranche de 125 millions de dollars auprès de l'OPIC (Overseas Private Investment Corporation), une agence gouvernementale américaine basée à Washington. 90% des investissements américains sont dans le domaine des hydrocarbures. Bodman, secrétaire adjoint au département américain de Commerce, avait d'ailleurs suggéré au gouvernement algérien d'“adopter une législation nécessaire dans le secteur des hydrocarbures”. Des propos qui furent mal perçus par certaines forces politique et syndicales qui ont vu, à travers la déclaration de Bodman, des velléités d'ingérence dans un dossier très polémique en Algérie. Les investissements hors hydrocarbures sont très peu significatifs. Il y a Pfizer et Lilly dans le médicament, DHL dans les services, Whirpool en partenariat avec Telemax dans l'électroménager et Citibank dans le domaine bancaire. La 36e Foire internationale d'Alger a enregistré une augmentation de la participation américaine de 25%. Incontestablement, les relations algéro-américaines ont connu une évolution notable, même si la structure des échanges commerciaux est loin de refléter les larges opportunités qui s'offrent aux deux économies et contraste avec la volonté politique exprimée de part et d'autre pour promouvoir et diversifier les échanges économiques entre les deux pays, dominés jusqu'ici par le secteur des hydrocarbures. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est rendu à trois reprises aux Etats-Unis. La visite officielle effectuée en juillet 2001 avait été couronnée par la signature d'un accord-cadre, dit de partenariat stratégique, sur le commerce et l'investissement. Mais l'intérêt nouveau manifesté par les Etats-Unis ne s'accompagne pas encore de projets hors hydrocarbures concrets. M. R.