Bien que le secteur de l'agroalimentaire soit l'un des plus porteurs, ces dernières années, l'Algérie est toujours incapable d'assurer son autosuffisance alimentaire et reste lourdement dépendante des importations. Une situation de contradiction en matière économique que le directeur du salon Djazagro, Bertrand Laurent, analyse à sa façon : “Avec un fort potentiel agricole, des grands territoires, 35 millions d'habitants, l'Algérie reste l'un des premiers importateurs au monde de blé, de lait en poudre… avec le pétrole et le gaz, c'est la solution de facilité qui a été choisie, c'est-à-dire acheter. Maintenant, on ne sait plus comment fabriquer, on a oublié. Il va falloir réapprendre car le pétrole n'est pas éternel !” Des propos, certes, pas nouveaux, tenus mardi matin lors d'une rencontre à la Chambre de commerce et d'industrie d'Oran (CCIO) avec les promoteurs du salon Djazagro, dont l'édition 2010 se tiendra du 12 au 15 avril à Alger. Organisé avec plusieurs partenaires, comme Comexpo Paris, la Caci, ou encore l'Association française pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires (Adepta), Djazagro c'est, au fil du temps, imposé comme la manifestation professionnelle de l'agroalimentaire la plus importante au Maghreb, affirment les promoteurs de ce rendez-vous. Le nombre d'exposants n'a cessé, d'ailleurs, d'augmenter, passant de 252 en 2008 à 319 en 2009 pour seulement 48 exposants algériens. Les organisateurs de ce salon table, cette année, pour 400 exposants et pas moins de 10 000 visiteurs professionnels exclusivement. Cette édition placera le segment des produits alimentaires et des boissons comme l'élément central et cela avec comme objectif de “renforcer les offres en matière d'équipements, de savoir-faire et de process”. Pas moins de quatre pôles d'activités seront représentés : process ingrédients et emballages agroalimentaire, équipements et produits pour la boulangerie pâtisserie, équipements et produits pour la restauration hors domicile et bars, produits alimentaires et boissons. Si 80% des exposants sont internationaux, pour les profes sionnels algériens, ce rendez-vous a permis à certains de trouver des partenaires pour améliorer leurs performances et accroître l'intégration de leurs productions, mais ces cas restent rares, même si le directeur de Djazagro révèle que quelques grands leaders de l'agroalimentaire ont dynamisé ce secteur et, depuis, la demande se fait de plus en plus précise.