Ces augmentations marquent incontestablement un bond qualitatif dans les salaires des enseignants et sont de nature à apaiser le climat dans les écoles qui sont sous tension ces derniers jours. Une fois n'est pas coutume, le gouvernement vient de joindre le geste à la promesse, s'agissant des augmentations de salaires dans le secteur de l'éducation menacé par la reprise des grèves. Hier, le ministre de l'éducation a rendu public un communiqué dans lequel il est fait état de ces augmentations, en application du nouveau régime indemnitaire, la revendication phare des syndicats autonomes. Ces augmentations, applicables à partir du 1er janvier 2008, sont véritablement conséquentes, car se situant dans une moyenne de 60%. Ces majorations, annoncées hier par le département de Benbouzid dans un communiqué, viennent en aval du travail fait par la commission ad hoc mandatée par le gouvernement et mise en place au lendemain de la grève de novembre. Pour le ministère de l'éducation, “ces décisions viennent démontrer la bonne foi des pouvoirs publics et leur volonté d'améliorer la condition salariale de l'ensemble des corps spécifiques de l'éducation”, précise le communiqué qui ajoute “qu'elles (augmentations) dénotent également toute la considération que porte l'état envers ce personnel et à sa noble mission”. C'est là une réponse subliminale aux syndicats qui nourrissaient des doutes à l'égard des pouvoirs publics. Dans le détail, ces augmentations se déclinent comme suit. S'agissant de corps des personnels enseignants ayant une ancienneté moyenne classée à l'échelon 6, ces augmentations sont ainsi fixées. 8 674 DA pour les maîtres de l'école primaire, 9 533 DA pour les professeurs de l'enseignement fondamental, 10 665 DA pour les professeurs d'enseignement moyen et 10 905 DA pour les professeur du secondaire. Ce qui correspond à un taux d'augmentation nette du régime indemnitaire allant de 29% à près de 32% en fonction des différents grades de ces corps. Pour les autres corps du personnel de l'éducation tels que les conseillers de l'éducation, l'intendance, l'orientation scolaire et l'alimentation scolaire, ils sont également concernés par les augmentations mensuelles nettes allant de 7 013 DA à 10 286 DA pour une ancienneté moyenne classée à l'échelon 6. Les nouveaux salaires seront applicables à partir du mois de mars 2010. Ce qui signifie que la prochaine paie des enseignants sera établie en fonction des nouveaux paramètres. À ce propos, il faut rappeler que le département de Benbouzid avait adressé, mercredi dernier, une correspondance aux académies leur demandant de surseoir à l'exécution de la paie de mars dans l'attente de nouveaux indices. Ces augmentations, du fait de leur entrée en vigueur à compter de janvier 2008, conformément aux engagements pris par le gouvernement, impliquent donc un rappel, tout aussi substantiel sur deux ans. Ce qui donne les sommes suivantes : 225 524 DA pour les maîtres d'école primaire, 247 858 DA pour les professeurs de l'enseignement fondamental, 277 290 DA pour les professeurs d'enseignement moyen et enfin 283 530 DA pour les professeurs d'enseignement secondaire. Ces rappels seront versés selon le calendrier suivant. Pour le mois de janvier et février 2010, ils seront intégrés dans la paie de mars de la même année. Les rappels 2008 seront versés en mai 2010, les rappels de l'année 2009 seront payés courant de l'année 2010. Pour la mise en application de ces nouveaux salaires, une circulaire sera adressée à l'ensemble des services administratifs pour exécution. Le communiqué du ministère insiste sur “l'effort incontestable” des pouvoirs publics en vue d'“améliorer la condition salariale des personnels de l'éducation”. Le ministre de l'éducation rend, par ailleurs, “un vibrant hommage à l'ensemble des membres de la communauté éducative” pour avoir bien perçu et bien reçu le sens du message qu'il lui avait adressé la semaine dernière et dans lequel il s'était engagé à “répondre favorablement aux revendications des enseignants”. Et dans le même temps, il leur demande “de mesurer, en toute conscience et objectivité, cet effort de l'Etat qui, à l'évidence, illustre de la manière la plus claire l'intérêt accordé à un secteur aussi stratégique que porteur d'espoir pour l'avenir”. Et de les convier “à se mobiliser”. Un aspect bien souligné par le conseiller à la communication dont il faut noter aussi les efforts en matière de gestion de l'information durant cette période de tension. Avec ces augmentations, le spectre de la grève qui planait sur l'année scolaire est a priori éloigné. La balle est désormais dans le camp des syndicats et surtout des enseignants qui doivent mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu et créer un climat d'apaisement pour que l'année scolaire s'achève dans la sérénité.