Le front social est en ébullition. Ainsi, après la grève d'une semaine reconductible qu'observent depuis mercredi dernier les deux syndicats autonomes Cnapest et Unpef, c'est au tour de la coordination syndicale UGTA de la direction des œuvres universitaires centre de Tizi Ouzou de recourir à la contestation sociale en appelant à un débrayage de quatre jours à compter d'aujourd'hui dimanche. À travers cette action de terrain, les syndicalistes demandent l'application du protocole d'accord pourtant signé en date du 17 septembre 2009, la promulgation du régime indemnitaire, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, la suppression du travail précaire ainsi que la mise en application immédiate du statut particulier des œuvres universitaires. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de la réunion de la coordination syndicale tenue mercredi dernier, l'UGTA dénonce le directeur du DOUC qui “s'octroie le titre de procureur”, allant jusqu'à menacer les grévistes de procéder à des ponctions sur salaires, après avoir qualifié la grève d'“illégale”. C'est pourquoi les syndicalistes interpellent les autorités concernées dont le ministre de tutelle sur la situation “chaotique” qui prévaut au sein de l'établissement. Mais c'est le silence de la Fédération nationale de l'UGTA de l'enseignement supérieur qui semble intriguer le plus la coordination syndicale UGTA de la direction des œuvres universitaires de Tizi Ouzou. “Au lieu de se soucier du statut particulier des travailleurs des œuvres universitaires et de leurs régimes indemnitaires, nos fédéraux, du haut de leur tribune, se contentent de voir les travailleurs se débattre dans des difficultés”, regrette l'UGTA dans sa déclaration. La grève de quatre jours sera ponctuée par l'observation d'un sit-in demain devant le siège de la DOU de Hasnaoua. Par ailleurs, les bibliothécaires des établissements secondaires se disent, pour leur part, marginalisés. En plus d'être “confinés” dans les corps communs au lieu de se voir rattachés aux corps pédagogique et administratif, les bibliothécaires s'estiment lésés par la tutelle puisque, estime-t-on, ils n'ont pas bénéficié d'augmentations salariales. “Comment expliquer que les adjoints d'éducation soient mieux rémunérés et rattachés au corps pédagogique, et pas nous”, dénonce une bibliothécaire, qui nous informe que ses collègues veulent s'organiser pour défendre leurs droits.