Selon les syndicalistes, le ministère de l'Education nationale a déposé une plainte à la justice afin de statuer sur le sort de la grève. C'est l'impasse. Le bras de fer opposant le ministère de l'Education nationale aux deux syndicats autonomes – l'Union nationale du personnel de l'enseignement et de la formation (Unpef) ainsi que le Conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Cnapest) –, se durcit davantage. Alors que les travailleurs de l'éducation conditionnent le gel de leur mouvement de contestation par la concrétisation de leurs revendications socioprofessionnelles, la tutelle campe sur ses positions. Le ministère de l'Education estime que l'action des grévistes “n'est pas justifiée” et évoque la possibilité d'annuler les vacances de printemps prévues le 17 mars prochain. Comme il fallait s'y attendre, le département de Benbouzid a, également, actionné la justice. En effet, l'Unpef a reçu hier matin une convocation à comparaître devant la justice. “Un huissier de justice est venu nous remettre une convocation du tribunal au nom du secrétaire général du syndicat. étant absent, il ne nous l'a pas remise”, a annoncé M. Mourad Chouguiat, vice-président de l'Unpef. Les représentants des syndicats se disent scandalisés par le comportement de la tutelle, notamment par le dépôt de plainte à la justice pour statuer sur le sort de la grève. “La décision de radicaliser le mouvement de contestation émane de la base de nos syndicats. Les enseignants ne sont pas près à renoncer à leurs revendications socioprofessionnelles, même si la justice va décréter l'arrêt de grève”, a indiqué M. Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Il a précisé que son syndicat n'a reçu pour le moment aucune visite de l'huissier de justice encore moins une convocation du tribunal. Il a qualifié le comportement de la tutelle – la plainte au tribunal ainsi que la possibilité d'annulation des vacances – par “une fuite en avant, au lieu de trouver des solutions à la crise de l'éducation qui risque de se radicaliser davantage si la tutelle campe sur ses positions”. Même son de cloche du côté de l'Unpef qui estime que c'est antipédagogique de supprimer les vacances des élèves. “Si la tutelle accepte de concrétiser nos revendications – dans les plus brefs délais –, nous pouvons rattraper le retard et sauver l'année. Cela fait trop longtemps que nous attendons”, a déclaré M. Chouguiat de l'Unpef. En attendant le dénouement de la crise de l'éducation, l'incertitude s'installe dans les établissements scolaires sur lesquels plane le spectre d'une année blanche. Le retard accumulé jusque-là sera difficile à rattraper, sachant que les enseignants ne comptent plus reprendre le chemin des classes tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites. Outre les revendications relatives à la gestion des œuvres sociales et la médecine du travail, l'Unpef demande également la révision du régime indemnitaire en incluant les quatre indemnités créées dans le cadre de la commission mixte (syndicats/tutelle). À noter que la grève continue pour ce quatrième jour de mouvement de contestation et enregistre, selon les syndicalistes, un taux d'adhésion très important à travers les 48 wilayas du pays.