Si la faillite de la compagnie française venait à se confirmer, il conviendrait de garantir la qualité de service sur cette liaison. La presse française rapporte que la compagnie aérienne Air Lib s'achemine vers un dépôt de bilan. Criblée de dettes, évaluées à plus de 100 millions de dollars US, l'entreprise n'arrive plus à redresser la barre. Les tentatives de relance planifiées par le staff dirigeant paraissent infructueuses. Le dernier plan de redressement n'a pu convaincre le gouvernement français. Les autorités françaises ne semblent plus décidées à renflouer leurs caisses. Toutefois, la décision finale sera connue dimanche prochain. Si la faillite d'Air Lib venait à se confirmer dans les quelques prochains jours, quelles seraient, dès lors, les solutions pour lesquelles optera, dans ce sens, l'Etat français. Une opération de substitution par une autre compagnie est, d'ores et déjà, envisagée, particulièrement pour les lignes des pays des Dom Tom (les Antilles...), où les contre-performances de la compagnie, durant ces dernières années, ont engendré une baisse de 50% de son chiffre d'affaires. Rien que pour l'exercice 2001-2002, ces dettes consolidées sont estimées à plus de 60 millions d'euros. C'est dire que la situation que vit actuellement la société est loin d'être reluisante. Pis, elle s'aggrave de plus en plus. Si pour les Dom Tom, une option de rechange a été trouvée, quel serait, par contre, le devenir de la ligne Alger-Paris ? Jugée très rentable et bénéfique pour l'entreprise, cette ligne représente un véritable tremplin pour la survie de la société. Elle s'est adjugée 30% de ce marché avec un coefficient de remplissage, évalué par l'un de ses responsables, à 60% et un nombre de 100 000 personnes transportées. Avec la disparition éventuelle d'Air Lib, plusieurs créneaux sur cette ligne aérienne seraient inexploités. Compte tenu de l'importance des flux de passagers qui s'élèvent annuellement à plus de 500 000, des perturbations risquent inévitablement de surgir sur les vols. Car, à ce moment-là, seule Air Algérie serait présente, du moins pour une certaine période, sur cette ligne. La compagnie nationale serait-elle à même d'assumer, toute seule, cette lourde tâche ? Sa flotte et ses prestations de service, deux facteurs déterminants pour le bon déroulement des vols, sont-elles à la hauteur des exigences ? La désignation d'une autre compagnie pour les vols Alger-Paris s'avère, de ce fait, plus que nécessaire. Khalifa Airways qui a, à plusieurs reprises, émis le vœu de prouver ses performances sur cette ligne, n'a, à ce jour, jamais obtenu l'aval du ministère des transports. Ses incessantes demandes ont, tout simplement, été rejetées par le département de M. Sellal. Cette nouvelle donne dans le transport pousserait la compagnie privée à revenir à la charge et à postuler de nouveau pour cette ligne tant convoitée. Ses doléances, faut-il l' expliquer, doivent, au préalable, être accordées par les deux administrations des transports, algérienne et française. Le ministère des transports finira-t-il par exaucer le vœu cher du groupe Khalifa ? L'entreprise de Abdelmoumen Khalifa saura-t-elle convaincre également les autorités françaises ? Si l'on tient compte de la campagne médiatique dont fait l'objet depuis quelques mois Khalifa Airways, tout porte à croire que l'Hexagone réfléchira à deux fois avant de donner sa réponse. Une chose est certaine, de nombreuses alternatives se présentent aux deux pays. Soit l'Etat français décide, encore une fois, d'apporter de l'“oxygène” au nouveau souffle d'Air Lib, soit il opte, en commun accord avec l'Algérie, pour l'ouverture de la ligne Alger-Paris par une autre compagnie française occidentale ou locale. Outre Khalifa Airways, Aigle Azur, qui assure la même liaison (charters), constitue un autre postulant mais qui, cependant, doit prouver ses capacités. Les autorités chargées de ce dossier sont, enfin, appelées à défendre, impérativement, les intérêts du pays avant toute autre considération. B. K.