Devant l'absence de réaction du ministre de la santé, les syndicalistes semblent n'avoir d'autre choix que la poursuite du débrayage. Plus de deux mois de grève, la situation du secteur de la santé est dans l'impasse. Y a-t-il quelqu'un pour désamorcer la crise ? Les praticiens et praticiens spécialistes renouent avec les sit-in, et ce, dès le 10 mars prochain au niveau de la présidence de la République tout en annonçant la poursuite de leur mouvement de contestation qui entame son troisième mois. Ces décisions, motivées par l'absence d'une prise en charge concrète de leurs revendications par le ministère de la Santé, ont été faites, hier, par les présidents des deux syndicats, lors d'un point de presse animé au siège des SNPSSP, à Hussein-Dey (Alger). Ces revendications portent sur la révision du statut des praticiens de la santé publique promulgué en 2009. Elles concernent également la révision du régime indemnitaire, le droit au logement de fonction et la mise en application de la loi relative au repos hebdomadaire. “Nos conditions ne sont pas meilleures. Nous sommes revenus au point zéro, aucune prise en charge n'a été constatée quant à nos doléances, et ce, malgré les réunions de conciliation organisées entre les deux syndicats et la tutelle”, ont regretté les deux syndicalistes. Pour les syndicalistes qui ne trouvent aucun écho pour leurs revendications auprès du ministère de la santé, il s'agit de susciter l'intérêt du président de la République en espérant être reçus par le premier magistrat du pays. Ils assurent qu'”au point où ils sont arrivés, les syndicats ne sont pas prêts à faire machine arrière et que la prise en charge doit se faire de manière concrète et officielle”. Par ailleurs, les deux syndicats ont attesté que les rassemblements sont maintenus jusqu'à la concrétisation de leurs revendications. Il faut savoir que l'intersyndicale de la santé avait suspendu les rassemblements en signe de bonne volonté suite à l'appel de la tutelle pour une participation à des réunions de conciliation ainsi que l'invitation du secrétaire général du FLN à une rencontre pour désamorcer la crise. Cependant, ces initiatives n'ont servi à rien. Aucune mesure devant permettre le retour à la normale n'a été engagée par les pouvoirs publics qui se sont murés dans un silence radio. Une autre réunion de conciliation était prévue pour mercredi dernier avec les représentants de la fonction publique et ceux de l'Inspection du travail, elle a été annulée à la dernière minute. Les deux syndicats ont souligné, hier, que le statut particulier n'est pas le coran et qu'il est donc perfectible. “Nous ne comprenons pas ce qu'ils attendent pour débloquer la situation ?”, s'interrogent-ils. Et d'ajouter : “c'est indécent qu'en Algérie de 2010, un médecin touche entre 250 et 300 euros.” Procédant à l'analyse de la situation sociale du pays, les syndicalistes affirment que “nous vivons une situation qui n'est pas ordinaire. Nous sommes outrés par la manière avec laquelle les conflits sont gérés. Les pouvoirs publics menacent les enseignants de licenciement, alors que ce corps se bat pour arracher des droits”. Et d'ajouter : “cette situation ne peut que renforcer notre détermination à faire aboutir nos revendications légitimes et recouvrir notre dignité.” Par ailleurs, Lyes Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), a révélé que son syndicat tiendra son conseil national mardi prochain. Le conseil sera l'occasion pour nous de discuter de l'évolution du mouvement et des différents problèmes auxquels font face les adhérents sur leur lieu de travail.