Mise sur le marché depuis plus de trois mois, la troisième licence GSM n'a pas encore trouvé de sérieux acquéreurs européens. La troisième licence GSM algérienne risque de ne pas trouver de preneur sérieux. Lancée le 28 avril dernier par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, avec plusieurs mois de retard, la procédure pour la vente du troisième réseau de téléphonie mobile connaîtrait de sérieuses difficultés. Déjà, la mise en vente de la deuxième licence, attribuée au conglomérat égyptien Orascom, a été considérée comme un véritable fiasco. Réalisée avec plusieurs années de retard, au moment où le secteur des nouvelles technologies connaissait une crise financière aiguë, l'opération n'avait pas rapporté les sommes escomptées au gouvernement algérien et n'a pas permis un développement rapide de la téléphonie mobile en Algérie, considéré comme l'un des pays les plus en retard dans ce secteur stratégique. Plus de deux ans après son attribution, moins de un million d'Algériens possèdent, en effet, un téléphone cellulaire. Un chiffre jugé très faible par les spécialistes du secteur. La banque française Rotshild, qui pilote le projet de la troisième licence, prépare actuellement les appels à candidature qui devraient être lancés au plus tard à la fin de l'année 2003. Or, pour l'heure, l'intérêt des grands opérateurs internationaux de téléphonie mobile internationaux pour le projet est jugé faible, même si les autorités algériennes laissent entendre discrètement que le prix de la mise en vente de la nouvelle licence sera extrêmement bas. En effet, selon des sources proches du dossier, aucun grand groupe international n'a pour l'instant manifesté définitivement son intérêt pour le projet. “Certains groupes européens ont demandé à étudier le dossier de plus près. Mais, pour l'instant, aucune offre intéressante ne se profile à l'horizon”, expliquent nos sources. Les Européens jugent, en effet, le marché peu rentable et trop risqué pour des investissements dans un secteur aussi sensible que celui de la téléphonie mobile. Les conditions d'attribution du deuxième réseau à Orascom et les attaques dont a fait l'objet le groupe égyptien leur ont quelque peu refroidi les ardeurs. Ils préfèrent désormais orienter leurs investissements vers les pays de l'ancienne Europe de l'Est, jugés plus sûrs et potentiellement plus rentables dans l'avenir, avec leur arrivée au sein de l'Europe des Quinze. Quant aux groupes américains, en grande difficulté financière depuis la chute du marché boursier du Nasdaq, ils ne maîtrisent pas bien la technologie GSM, utilisée en Algérie. Selon une récente étude confidentielle de la banque française BNP-Paribas, dont Liberté a eu connaissance, l'anglais Vodafone, numéro un européen du secteur, et l'espagnole Téléfonica figureraient parmi les rares groupes européens susceptibles de formuler une offre pour l'acquisition de la troisième licence GSM algérienne. Téléfonica pourrait formuler sa demande par le biais de sa filiale marocaine, Médi Télécom. Or, dans le contexte actuel de tension entre Alger et Rabat, il est peu probable que les Algériens acceptent d'octroyer une licence de téléphonie mobile à un groupe marocain. Du coup, elle pourrait être attribuée à Qatar Télécom, le seul opérateur arabe jugé capable de faire une offre sérieuse. N. L.