Cette décision a été motivée par plusieurs raisons, notamment les mises en demeure envoyées par la tutelle ainsi que la suspension de certains enseignants grévistes. Le conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a annoncé, hier, le gel de son mouvement de grève entamé depuis le 24 février dernier et la reprise des cours à partir d'aujourd'hui. Cette décision a été prise à l'issue du conseil national du syndicat dont les débats houleux se sont poursuivis jusqu'au petit matin d'hier. M. Larbi Nouar, secrétaire général du Cnapest, a expliqué que les enseignants ont été départagés entre ceux qui voulaient poursuivre la grève et ceux qui étaient pour le gel du mouvement. “Ce n'est que vers les coups de 4h du matin que la base du syndicat a tranché pour la reprise des cours après deux semaines de forte mobilisation”, a-t-il déclaré. Et cela pour plusieurs raisons. Selon les syndicalistes, la première est liée à la décision de son partenaire dans cette action à savoir l'Union nationale du personnel de l'enseignement et de la formation (Unpef) qui a appelé, samedi dernier, à l'arrêt de la grève, ce qui a influé sur les décisions des adhérents du Cnapest, qui ne voulaient pas faire cavalier seul. Le deuxième facteur qui a énormément pesé sur la décision du syndicat, selon ces adhérents, est lié à la grosse pression exercée par le gouvernement sur, d'abord, les enseignants qui ont déjà reçu des mises en demeure et dont certains ont été même suspendus et, ensuite, sur les syndicats qui sont menacés de dissolution. Rappelons que le ministère de l'Education nationale avait annoncé, au début de la semaine en cours, la mise en place de trois commissions pour le remplacement des enseignants grévistes. “Il y a plusieurs facteurs qui ont été pris en considération dans la prise de décision par le conseil national, notamment la menace proférée par le ministère. Les enseignants ne pouvaient pas occulter ses menaces qui constituent un véritable risque pour leur carrière”, a précisé le secrétaire général du syndicat. Il a indiqué, par ailleurs, que l'arrêt de la grève reconductible ne signifie pas l'abandon ou la fin du mouvement. “Notre combat continue et nous restons mobilisés jusqu'à la satisfaction de nos revendications socioprofessionnelles. D'ailleurs, nous sommes en AG ouverte pour décider des prochaines actions, si rien n'est fait d'ici là”, a-t-il noté. M. Nouar est également revenu sur les déclarations du ministre de l'Education concernant la prise en charge du dossier des œuvres sociales qui est géré jusqu'à présent par l'UGTA. “C'est très grave de dire que l'Ugta a le monopole du dossier des œuvres sociales. Devrons-nous lui rappeler qu'il s'agit de bien de milliers d'enseignants, non du fonds de roulement de la centrale syndicale”, a-t-il encore rappelé. Cependant, les enseignants adhérents au Cnapest demandent au premier magistrat du pays d'intervenir et de régler le problème de l'éducation. “Le président de la République est le seul qui puisse résoudre le conflit de l'éducation et faire respecter les lois du pays notamment le droit à la grève qui est garanti par la constitution”, a conclu le premier responsable du syndicat.