Les récents événements survenus dans la région du Sahel ont fait l'objet de concertation entre les responsables des sept pays concernés, lesquels ont convenu d'une rencontre ministérielle à Alger, dont le but sera de coordonner les efforts pour éradiquer la menace terroriste sans intervention étrangère. Suite à une initiative du gouvernement algérien, les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Tchad et du Niger se réuniront le 16 mars prochain dans la capitale algérienne pour faire un point de situation sur les derniers événements qui se sont produits dans la région du Sahel. En effet, la recrudescence d'actes terroristes et la menace que présentent ce fléau et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics en tous genres sur la paix et la stabilité de la région rendent nécessaire une concertation entre les dirigeants des pays concernés. L'on notera la fort probable participation du Niger, concerné au plus haut point par ce qui se passe au Sahel, en dépit des développements positifs de la situation politique dans ce pays après le coup d'Etat qui a renversé le régime de Mamadou Tandja, même si l'Algérie tient au respect de sa position condamnant les prises de pouvoir par la force. Selon une source bien au fait du dossier, l'objectif est de prendre les mesures qui s'imposent pour sécuriser le Sahel avec les moyens propres aux pays de la région. Le souci des gouvernements des pays sahéliens est de veiller à ce qu'aucune partie étrangère ne vienne s'immiscer dans ce dossier sensible afin d'éviter son internationalisation, ce qui ne ferait que nuire à l'image des Etats souverains que sont le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, la Libye, le Burkina Faso et l'Algérie. Le fait que le sommet de Bamako, attendu depuis novembre 2008, n'ait pu se tenir pour diverses raisons rend nécessaire une prise en charge urgente du dossier à la lumière des derniers développements jugés graves. À partir de là, la réunion d'Alger sera consacrée à la mise en œuvre des accords conclus entre les différents pays sahéliens, qui permettront d'assurer la sécurité de tous, à travers l'exécution des mécanismes arrêtés en concertation entre toutes les parties, que ce soit dans un cadre bilatéral ou multilatéral. Notre source soulignera qu'il suffit que chaque pays respecte ses engagements vis-à-vis des autres, conformément aux accords existants, pour que la situation soit maîtrisée. Il est recommandé que chaque pays applique à la lettre les conventions internationales en matière de lutte antiterroriste, en refusant de négocier avec les groupes terroristes, ni de céder à leur chantage ou de leur verser des rançons, pour que la situation soit maîtrisée. L'autre aspect important de l'opération est d'impliquer les populations dans la lutte antiterroriste. Il est notamment précisé qu'il ne sera pas question, à Alger, de faire porter le chapeau à une quelconque partie, mais de resserrer les rangs pour venir à bout du fléau terroriste qui demeure la véritable menace. Ainsi, l'occasion sera mise à profit pour recentrer les efforts sur la lutte antiterroriste, maintenant que l'autre question, celle des Touareg qui préoccupait les responsables de certains pays, particulièrement le Mali, est en voie de règlement grâce aux accords d'Alger. À ce sujet, notre source nous indiquera que l'Algérie continue et continuera à apporter son concours pour l'application de ces accords entre les parties concernées pour le plus grand bien de son voisin. Dans le même ordre d'idées, notre interlocuteur nous révélera que l'Algérie, qui accorde une importance primordiale au développement, meilleur moyen de stabilité, veille à la concrétisation des projets qui permettront une intégration économique rapide de la région. L'on apprendra qu'il ne reste que 220 km de route à réaliser pour finaliser la transsaharienne, qui reliera Alger à Lagos, dont les effets bénéfiques sur tous les pays de la région ne sont plus à démontrer, tellement elle facilitera le déplacement des personnes ainsi que les échanges économiques. L'Algérie apporte sa contribution, y compris financière, pour la concrétisation des projets, ajoutera notre source, car elle estime que c'est la meilleure solution pour vaincre les problèmes dont souffrent les peuples de la région. Les autres projets de gazoduc et de la fibre optique qui traverseront toute la bande sahélienne sont également d'une importance vitale. Les pays du Sahel devront donc, le 16 mars prochain, aboutir à l'engagement de tous à s'impliquer sans retenue dans cette lutte antiterroriste à travers le respect des accords les liant, que ce soit dans un cadre bilatéral, régional ou international pour terrasser l'hydre terroriste, qui constitue la plus grande menace à leur stabilité.