Lors d'une conférence de presse organisée hier à Alger, les praticiens de la santé ont annoncé poursuivre leur mouvement de grève tout en décidant de surseoir aux sit-in. Les syndicalistes argumentent leurs décisions par le fait qu'ils ont été reçus à la présidence de la République. Hier, les deux présidents des syndicats en grève depuis trois mois ont assuré qu'ils n'ont pas imposé d'ultimatum aux pouvoirs publics. “Nous n'avons fixé aucune date butoir au président de la République pour débloquer notre situation. Nous allons attendre dans des délais raisonnables”, ont-ils précisé avant de lancer un nouvel appel au chef de l'Etat afin de débloquer la situation. Les syndicalistes ont également tenu à répondre au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en l'accusant d'ignorer complètement la situation avant de lui demander implicitement d'intervenir auprès du ministre de la Santé afin qu'il respecte ses engagements. Le Premier ministre s'était interrogé vendredi, lors d'une conférence en marge du conseil national du RND, sur les tenants et aboutissants du mouvement de protestation en affirmant : “Est-ce une revendication syndicale que de faire la grève pendant trois mois pendant que beaucoup parmi eux (médecins, ndlr) sont en train de soigner ailleurs ?” Et aux syndicats de répondre : “Certaines personnes deviennent amnésiques. En 1997, ce même Premier ministre, chef du gouvernement à l'époque, avait fait face à une grève dans l'enseignement supérieur qui a duré plus de quatre mois avant que les choses n'aboutissent.” Tout en affirmant demeurer optimistes quant à la satisfaction des revendications de leur corporation, les praticiens appellent le Premier ministre à ne pas donner l'exemple de “la répression”. “C'est malheureux que nos gouvernants ne donnent que des exemples de répression”, regrettent-ils.