Les militants FLN refusent que des gens étrangers à leur parti activent en leur nom. Ils ont décidé, en effet, d'empêcher toute activité qui se fera sous le couvert d'associations légales, mais qui traitera de la vie du FLN. “Nous sommes dans un cas de légitime défense pour protéger le nom et les fonctions du FLN”, a expliqué, hier, le président de l'APW d'Alger, Mahmoud Zaïm, lors d'une conférence de presse organisée par la coordination des mouhafadhas FLN de la capitale. Cette conférence de presse visait en fait à dénoncer la réunion qu'animera demain le clan présidentiel aux Pins-Maritimes (Alger) sous le couvert de l'Organisation nationale estudiantine, l'ONE, créée, pour rappel, par Amar Tou en personne, du temps où il exerçait les fonctions de ministre de l'Enseignement supérieur. “On ne laissera pas des usurpateurs parler au nom du FLN et diriger contre lui une agression, avec la complicité de tout l'appareil de l'Etat”, dira encore M. Zaïm. Et de préciser : “Nous ferons respecter nos droits par la violence.” “Mais comment ?”, a interrogé la presse. “En empêchant la tenue de cette réunion”, a répondu Ahmed Boumehdi, coordinateur des mouhafadhas d'Alger. “On ira sur place pour voir de quoi cette rencontre traitera. S'il est question d'un débat estudiantin, cela ne nous regardera aucunement. Mais s'il s'agit du FLN et de son VIIIe congrès, on les expulsera de la salle !” “Mais de quel droit pouvez-vous empêcher la rencontre d'une association légale ?”, ont encore interrogé les journalistes. “La loi sur les associations est très claire là-dessus, souligne le mouhafedh d'Hussein-Dey, Badredine Adimi. Les association n'ont aucun droit d'exercer de la politique avec leur sigle. C'est pour cela donc, ajoutera-t-il, qu'on participera pacifiquement à la rencontre des Pins-Maritimes mais si on trouve les Tou, Hadjar, Si Affif, on les chassera.” Mais pourquoi tant de violence autour des rencontres du FLN ? “C'est la déliquescence des pouvoirs publics qui fait que les gens font de la légitime défense”, expliquera M. Zaïm, tout en soulignant qu'“en l'absence d'autorité, c'est l'anarchie”. “Est-ce un combat de coqs entre Benflis et Bouteflika en prévision de 2004 ?” “Non ! Il ne s'agit pas d'un combat de coqs”, répond fermement Adimi. Dans la foulée, le conférencier a expliqué que le report de la marche du FLN, initialement prévue pour le 14 août prochain, a été décidé pour éviter les dérapages liés au nombre des militants qui voulaient y prendre part. “Cette décision de reporter la marche n'a pas été prise facilement, on ne veut pas, demain, nous imputer la casse, les dégâts et les blessés qu'il y aura”, a indiqué M. Zaïm. “Si Zerhouni cherche l'affrontement, nous, pas !”, tranche-t-il. “Nous pensons à l'Algérie plus que ne le fait Zerhouni”, commente, pour sa part, M. Boumehdi. N. M.