La gifle infligée par les Français à l'UPM à l'occasion du premier tour des régionales a délié les langues au sein même de cette formation présidentielle. Des voix de la majorité rejoignent celles de l'opposition et de la droite traditionnelle qui se prévaut de l'héritage gaullien, pour dénoncer le débat initié par le président Sarkozy sur l'identité française et qui n'a fait que réveiller les tendances extrémistes qui sommeillaient chez les “petits Français”. En six mois, ce thème de l'identité couplé à celui de l'insécurité a plutôt servi le lepenisme qui renaît de ses cendres à la faveur des élections. La région PACA, laboratoire des Hortefeux et Besson, les égéries de la primauté des têtes blanches à la culture judéo-chrétienne dans un pays plutôt multiraciale ne serait-ce que pour son histoire contemporaine et même plus avant, a préféré choisir le maître, Le Pen en personne, à ses élèves ou son ersatz. Donc, ces voix recommandent au locataire de l'Elysée de faire cesser “au plus tôt” son débat incongru et contre-productif. Certains vont plus loin demandant également l'arrêt du durcissement inhumain de l'arsenal répressif contre l'immigration à l'œuvre sous la conduite du lieutenant et ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux de Sarkozy. Enfin, les plus courageux n'hésitent plus à parler de la suppression pure et simple du ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'identité nationale et du Développement solidaire, quitte, si Sarkozy le souhaite, à attribuer à son occupant actuel, l'ex-socialiste Eric Besson, un autre poste. Le constat est fait, toute la machine mise en branle par les collaborateurs de Sarkozy pour retenir les électeurs de la droite fasciste, qui avaient voté en 2007 pour Sarkozy, a fait chou blanc. Ses slogans, ses symboles, ses virulentes attaques contre les têtes brunes et l'islam ne les ont pas empêchés de regagner la bergerie de Le Pen. L'échec de la stratégie de Sarkozy est patent, et d'ores et déjà, on s'interroge en France sur ses capacités à “belotter” de nouveau en 2012, demain. Le FN donné mort a retrouvé des couleurs, grâce à Sarkozy. Jean Marie, le père, peut partir en retraite, sa fille Marine est sur la bonne voie, elle a obtenu 18,5% des voix dans son fief du nord. Il ne reste plus à Sarkozy qu'à tirer leçon : ses concitoyens ne sont pas majoritairement aussi racistes qu'il l'escomptait. Un chroniqueur français a bien résumé ce qu'il doit faire : “(…) calmer le jeu, et ligaturer les fantasmes volontairement et fort imprudemment libérés, sinon le risque démocratique va devenir trop grand.” Et de poursuivre : “Nicolas Sarkozy est garant de la salubrité publique et de la paix civile. Il est le premier à qui il n'est pas permis de jouer les apprentis sorciers. Il doit réparer.”