Dans le cadre de la troisième édition des Journées du film francophone, un documentaire canadien, de 52 minutes, a été projeté à la salle Cosmos de l'Oref, avant-hier. Réalisé en 2007 par Dominic Morissette, Chroniques afghanes traite de la reconstruction de l'Afghanistan après la chute des talibans et le renouveau démocratique. Ce changement est représenté (dans le docu) par la presse, notamment Killid Presse, qui comprend aussi bien une radio, un magazine généraliste et la revue féminine Mursal. Les journalistes se battaient par leurs écrits pour améliorer la situation afghane. “Nous voulons rebâtir la société avec la parole”, selon le témoignage du présentateur radio de la station Killid. Depuis sa création en 2003, ce groupe de presse a connu un succès phénoménal et les Afghans ont commencé à apprendre à lire et à sortir de l'analphabétisme dans lequel ils étaient plongés depuis des années. Tout au long de cette chronique, Dominic suivait Kamal Nassiri à Kaboul pour la distribution des magazines. Dans un décor lugubre, le réalisateur a pu transmettre les tourments de la société afghane. Les journalistes femmes ont pris une grande place dans ce magazine en défiant des mœurs très conservatrices. Malgré les répressions que vivent quotidiennement les femmes dans ce pays, une journaliste a défié ses frères et réussi à avoir le consentement de son mari afin de “vivre ma passion et être sur le terrain”. Durant le tournage de ce documentaire, ces journalistes se battaient pour la prospérité et l'émergence de leur pays. Dominic Morissette est retourné en Afghanistan, trois mois après. Mais la situation n'était plus la même. Les talibans étaient revenus et leurs menaces aussi. Et la presse n'avait plus sa place. À travers ce documentaire très touchant, le réalisateur a pu présenter la triste réalité d'une société qui malgré ses combats n'arrive pas à voir l'autre bout du tunnel.