Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier dans le métro de Moscou, depuis ceux du 6 février 2004 et du 31 août de la même année, qui ont respectivement fait 39 et 10 morts, et attribués aux séparatistes tchétchènes. Deux attentats meurtriers se sont produits lundi matin aux alentours de 8 heures (5h GMT) dans le métro moscovite, faisant au moins 36 morts et une trentaine de blessés. La première explosion a été déclenchée à 7h57, dans le deuxième wagon de la rame de métro à l'arrêt à la station Loubianka. Bilan : 24 morts et 17 blessés. La deuxième déflagration a eu lieu 40 minutes plus tard, à 8h 36, toujours dans le deuxième wagon d'un train dans la station de Park Koultoury, faisant 12 morts et 15 blessés. Le bilan est malheureusement provisoire et risque de s'alourdir, eu égard à la gravité des blessures. Il convient de noter que la station de métro Loubianka se trouve au-dessous des bâtiments abritant le quartier général du FBS, le service de renseignement russe qui a succédé au redoutable KGB. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier dans le métro de Moscou depuis ceux du 6 février 2004 et du 31 août de la même année, qui ont respectivement fait 39 et 10 morts, et attribués aux séparatistes tchétchènes. Un comité d'enquête pour terrorisme a été installé par le parquet russe et le Premier ministre Vladimir Poutine se tient au courant de l'évolution de la situation. Le porte-parole du comité d'enquête, Vladimir Markine, a déclaré qu'à “Park Koultoury, selon les données préliminaires, il s'agissait d'une femme kamikaze. Selon les fragments du corps en train d'être examiné, l'explosif était placé au niveau de la ceinture. La situation est la même à Loubianka”. Deux femmes kamikazes auraient donc commis les attentats. De source sécuritaire, les caméras de surveillance ont filmé deux autres femmes qui ont accompagné les kamikazes jusqu'à la porte du métro avant de repartir. Elles sont activement recherchées. Un impressionnant dispositif a été mis en branle pour secourir les blessés, alors que des scènes de panique ont créé des embouteillages monstres dans le centre de Moscou. En dehors des lignes affectées par les attentats, le reste du réseau fonctionne normalement. Le président Dimitri Medvedev a ordonné de renforcer la sécurité dans les transports à travers tout le pays et a convoqué une réunion d'urgence. “La politique de la répression de la terreur et de la lutte contre le terrorisme va se poursuivre. Nous allons poursuivre les opérations contre les terroristes sans compromis et jusqu'au bout”, a-t-il déclaré au cours de cette réunion. Les attentats n'ont pas été revendiqués au moment où nous mettons sous presse. Néanmoins, pour le chef du FBS Alexandre Bortnikov, ils “ont été commis par des groupes terroristes liés à la région du Caucase du Nord”. Ces attentats interviennent après que les autorités russes ont intensifié les opérations contre les indépendantistes tchétchènes. Ces derniers mois, l'armée russe a multiplié les initiatives dans le Caucase du Nord et plusieurs leaders islamistes insurgés ont été éliminés. Perpétrés à une heure de pointe, les deux attentats visaient volontairement à faire un maximum de victimes. Aussi bien dans leur mode opératoire que dans leur mise en œuvre et leurs objectifs, les attentats de Moscou, attribués à la résistance tchétchène, rappellent on ne peut mieux la manière de faire d'Al Qaïda, ce qui viendrait confirmer une étroite collaboration entre la rébellion tchétchène et la nébuleuse terroriste de Ben Laden, si toutefois la paternité des attentats est confirmée. À peine la terrible nouvelle connue, des messages de soutien et de sympathie ont afflué au Kremlin, émanant notamment de l'Union européenne et de l'OTAN, mais aussi de toutes les régions du monde.