Le projet des organisations syndicales qui trébuche depuis près d'une décennie déjà est certes louable, mais moult contraintes freineraient sa concrétisation sur le terrain. Pas d'apaisement sur le front social. Jamais le recours à la grève n'a fait autant d'émules que ces derniers mois. L'année 2010 occupera probablement la pole position dans le palmarès des grèves. Cependant, au lieu de tenter d'apaiser les esprits et de régler les différends autour d'une table, les différentes tutelles ne font que jeter de l'huile sur le feu, notamment lorsque la contestation est parrainée par des formations syndicales autonomes. Une attitude méprisante que ces syndicats dénoncent sans trouver un quelconque répondant. Conclusion : aller en solo pour affronter un “adversaire” aussi redoutable serait une erreur. Mieux vaut rassembler toutes ses armes et y aller en force. C'est l'enseignement tiré par les formations syndicales autonomes de divers créneaux à travers leurs expériences respectives de plusieurs années. Et en vue de renforcer leurs rangs, ces syndicats comptent une fois de plus remettre sur le tapis le fameux projet de la Confédération générale des travailleurs (CGT). Des contacts pour y parvenir et pouvoir ainsi entreprendre des actions communes de grande envergure qui inciteraient les pouvoirs publics à courber l'échine sont lancés. Cette fois-ci, l'initiative est entreprise une fois de plus par le Cnapest. “Nous avons lancé l'appel à la création d'une confédération générale lors de la grève de la zone industrielle de Rouiba”, révèle M. Nouar. Et de regretter que la démarche n'ait pu aboutir pour moult raisons. L'appel est donc relancé, d'autant que le moment est on ne peut plus opportun et que les syndicats autonomes de la Fonction publique semblent très favorables au principe, mais les réserves des uns et des autres risquent de faire échouer le projet. “Nous sommes pour le principe, mais il faudrait que cela se fasse sur de nouvelles bases et avec des organisations représentatives sur le terrain. Des syndicats qui peuvent mobiliser et ne font pas marche arrière”, recommande le vice-président de l'Unpef. Et de rappeler que sa formation syndicale a eu par le passé à proposer la même démarche en 2002. Un dossier d'agrément avait été déposé au niveau du ministère du Travail, mais aucune réponse à ce jour. Selon lui, cette initiative devrait être bien étudiée. C'est ce que l'Unpef fera lors des travaux de son conseil national qui se sont ouverts hier. La nécessité, voire l'urgence de s'organiser dans un cadre plus large et mieux structuré est partagée par toutes les formations syndicales autonomes. Cependant, au vu des précédentes expériences allant dans ce sens, le Snapap ayant l'ancienneté, on serait tenté de croire que le projet ne se concrétisera point, en raison d'abord de la question de leadership, chaque organisation voulant arracher les honneurs et s'approprier la représentativité, et du poids des lois concernant le pluralisme syndical ensuite.