RESUME : Lydia ne donne aucune explication à Zoubir. Ce dernier n'arrive pas à s'y faire. Elle prend peur. Houria est contrainte d'aller lui parler. Zoubir n'est pas près de renoncer à elle. Elle menace d'appeler la police… 30eme partie Lydia ne peut plus sortir. Zoubir ne quitte pas le coin de la rue. Elle peut le voir de la fenêtre. Elle ne sortira pas de toute la journée. Sa tante hésite à mettre sa menace à exécution. - Je vais lui donner deux jours ou trois avant d'appeler la police, lui dit-elle. Il finira par se calmer. - Et s'il ne se calme pas ? s'inquiète Lydia. Je ne vais pas passer ma vie cloîtrée à la maison, de peur de tomber sur lui ? - Oui, moi-même, je suis contre, la rassure sa tante. Mais il faut attendre. Toutes deux réalisent que Zoubir est prêt à attendre le temps qu'il faudra pour la voir. Trois jours après, il fait toujours le guet et Houria se voit obligée d'appeler la police. Elle leur donne son adresse et son numéro de téléphone. Il la rappelle tout de suite pour confirmer et s'assurer que ce n'est pas une plaisanterie. Son cas sera vite pris au sérieux. Moins d'un quart d'heure après, deux agents en civil viendront chez elle. Elle leur explique la situation. - Il refuse de se faire à leur rupture. Ma nièce a peur de sortir. Il ne cesse de surveiller l'entrée. Cela fait trois jours qu'elle ne s'est pas rendue à ses cours. Elle a vraiment peur. - Est-ce que vous avez tenté de lui parler ? - Tout comme elle, j'ai tenté de le raisonner, leur dit Houria. Apparemment, il ne nous a pas écoutées. Les agents s'en vont le voir. Ils le prennent par le bras et l'emmènent un peu plus loin. Houria les suit des yeux et ne perd rien de la scène. Zoubir s'est vite emporté. Il est même furieux lorsque les agents décident de l'emmener au commissariat. Lydia en profite pour aller à ses cours, rassurée. Maintenant qu'il allait être interrogé, elle l'imagine mal revenir la voir. Enfin, s'il revient, cette fois, elle portera plainte. Elle est décidée à l'exclure de sa vie de gré ou de force. Heureuse de retrouver un semblant de vie normale, elle profite de la pause du midi pour appeler son amie Souhila et la mettre au courant de ses problèmes. - Tu devrais vivre ailleurs. Même si au commissariat, ces policiers le ramèneront à la raison, tu ne seras jamais tranquille. - Si je t'ai bien comprise, tu me conseilles d'aller vivre ailleurs ? lui demande Lydia, en reconnaissant au fond d'elle-même qu'elle a cette idée depuis plusieurs semaines en tête. Tu ne connais pas de familles qui louent des chambres ? - Je vais me renseigner mais, normalement, les choses peuvent se faire, lui dit son amie. Je vais te trouver quelque chose de bien. Lydia la remercie. Elle retourne à ses cours. Le reste de la journée se passe sans incident. Elle en a presque oublié Zoubir. Lorsque, en rentrant, elle tombe sur lui, la surprise la fige. La peur aussi. Dans ses yeux, elle voit tant de colère qu'elle craint qu'il ne l'agresse. - Pousse-toi de mon chemin, crie-t-elle. Sinon... - Sinon quoi ? rétorque-t-il. Tu vas appeler la police ? Je sors de chez eux, lui rappelle-t-il. Ils n'ont rien à me reprocher. - Si tu ne cesses pas de m'embêter, je porterais plainte ! le menace-t-elle. Pousse-toi ! Zoubir s'éloigne de l'entrée. Lydia, courageuse, court vers la cage d'escalier. Mais courir ne lui aura servi à rien. Il la rattrape dans les escaliers et déversera sa colère en la frappant à coups de poing et de pied. Lydia criera aussi fort que le lui permettront ses poumons, tout en se défendant comme elle peut. Sans ses cris et sans l'intervention de voisins qui ont accouru, elle ne s'en serait pas sortie vivante. Zoubir a été offensé à deux reprises en l'espace de quelques jours. En plus de le plaquer, il a été interrogé par la police comme un vulgaire voleur. Et ça, il ne le lui pardonnera jamais. A. K. (À suivre)