Résumé : Lydia a complètement oublié l'incident. Lorsque sa tante se met à l'appeler à toute heure, elle refuse de lui parler. Elle croit que c'est pour lui reprocher ses actes. Un soir d'hiver, elle sort tard de son travail. Les rues sont désertes. Il n'y a pas de taxi mais il y a Zoubir. Lydia est morte de peur… 37eme partie Lydia manque s'évanouir lorsqu'elle voit la voiture s'engager dans l'impasse. Les phares l'éblouissent. Elle fait un geste pour s'enfuir mais se rend vite compte qu'elle n'a aucune issue. Zoubir est descendu de voiture et se dirige vers elle. - Tu croyais pouvoir fuir. Tu t'es piégée. Lydia recule à son approche et trébuche. Elle ressent une douleur atroce à la tête. Puis le néant. C'est l'unique souvenir qu'elle garde. La blessure qu'elle porte derrière la tête prouve qu'elle est tombée sur quelque chose de dur et de tranchant. Elle ignore tout de ce qui est arrivé en tentant de fuir Zoubir. En fait, lorsqu'elle reprend connaissance, elle est à l'hôpital. L'infirmière chargée de lui changer le bandage lui apprend que la plaie a nécessité quelques points de sutures. - Je suis à quel hôpital ? - Mustapha-Pacha, lui répond l'infirmière. - Ce n'est pas possible ! s'écrie Lydia. Mais j'étais à Zéralda. Mon Dieu, comment ai-je fait pour me retrouver ici ? Des souvenirs reviennent. Elle se rappelle la peur bleue que lui a donnée Zoubir en la suivant dans l'impasse. Elle ne se souvient pas en être partie. À moins que ce soit lui qui l'ait amenée ici ? Mais il était calme, confiant. Elle se rappelle ses yeux brillants. Il était venu se venger. Le cœur serré, elle en est convaincue. - Qu'est-ce qu'il m'a fait ? demande-t-elle. L'infirmière ne répond pas, visiblement gênée. Elle termine de lui changer le bandage et quitte la chambre. Lydia éclate en larmes quand sa tante Houria entre. Celle-ci la prend dans ses bras et tente de la réconforter. L'hôpital l'a contactée un moment auparavant. - Comment suis-je arrivée ici ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ? - Tu as été agressée par ton ex-fiancé, lui apprend-elle. Je savais qu'il menaçait de s'en prendre à toi mais j'ignorais s'il connaissait ta nouvelle adresse ! J'ai tenté de te joindre ces dernières semaines pour te l'apprendre mais tu ne répondais jamais au téléphone ! - Tu appelais pour ça ? murmure Lydia. Pour me prévenir ? Oh ! Mon Dieu ! Tout est de ma faute. Mais quand tu dis agressée ? Je n'ai pas de blessures à part celle que je me suis faite en tombant. Houria porte la main à la bouche pour étouffer un sanglot. Elle évite le regard de sa nièce. Zoubir ne l'a pas amochée comme l'autre fois. Il l'a violée. L'examen médical le prouve et Zoubir ne l'a pas caché quand il a été arrêté par la police alors qu'il déposait son corps sous un pont non loin d'Alger. - Il a dit qu'en étant envoyé en prison, il a été déshonoré. Il en a fait autant avec toi. Il a abusé de toi, finit-elle par lui dire. Lydia ne comprend pas. - Qu'est-ce que tu veux dire ? Comment ? - II t'a violée, lâche-t-elle. Il s'est vengé. Il ne t'a jamais pardonné le fait que tu l'aies poursuivi en justice et sa condamnation, il l'a très mal vécue. Lydia ne l'écoute plus. Elle tente de se rappeler cet instant horrible mais aucun souvenir ne lui traverse l'esprit. Blanche comme un linge, elle tente de descendre du lit et quand elle ressent une douleur, elle tombe à genoux et se met à vomir. Elle a l'impression de vivre un cauchemar. A. K. (À suivre)