L'Algérie a été destinataire d'un “testament” de 12 militants des territoires occupés du Sahara occidental, à la veille de leur retour auprès de leurs familles. Hier, à la maison de la presse Tahar-Djaout, Sidi Mohamed Daddache, président du Comité de défense du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, a remis une lettre scellée au président du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS), Mahrez Lamari. Pour les membres de la délégation sahraouie, “le contenu du testament sera rendu public en cas de représailles du régime du Maroc”. Se référant au sort réservé aux deux premières délégations sahraouies qui se sont déplacées dans notre pays et qui ont visité les camps de réfugiés sahraouis, les invités de l'Algérie ont soumis deux hypothèses aux médias algériens : soit le groupe sera arrêté aujourd'hui à son arrivée à l'aéroport marocain de Dar-El-Beïda (escale imposée par les forces d'occupation avant de regagner les territoires occupés du Sahara occidental), soit il pourra rejoindre les territoires sahraouis occupés pour subir ensuite les répressions. Mais le cas de refoulement de la célèbre Aminatou Haïder, qui a ensuite défrayé la chronique, a également été abordé. “Le Maroc essaie toujours d'évaluer les réactions en fonction du contexte international”, a fait remarquer un des membres de la délégation. Ainsi, en transmettant “el amana” (le testament), les membres de la délégation sahraouie alertent sur ce qui pourrait leur arriver dès qu'ils quitteront le sol algérien. “Nous sommes venus à Alger et dans les camps des réfugiés pas pour y rester, mais pour retourner chez nous”, a résumé Naâma Asfari. Selon lui, toutes les délégations qui sont venues des territoires occupés, même celle des six militants incarcérés à la prison de Salé et actuellement en grève de la faim illimitée, ont témoigné des violations des droits de l'Homme. Des atteintes qui, insistera-t-il, sont “liées à la décolonisation de notre territoire et à la lutte de libération du peuple sahraoui”. Les autres membres qui ont succédé ont témoigné de “l'attachement de tous les Sahraouis au Front Polisario” et de “la résistance pacifique” qui se poursuit de l'autre côté du mur érigé par le Maroc. D'après Mohamed Daddache, la visite de la délégation est importante, dans la mesure où elle a permis à ses membres de se faire une idée précise des institutions de la République sahraouie (RASD) et de la vie des réfugiés sahraouis, brisant ainsi l'image trompeuse rapportée par les médias marocains et d'autres relais. L'ex-condamné à mort, qui a passé près de 25 ans de sa vie dans les geôles marocaines, a en outre précisé que “tout ce qui se dit sur l'autonomie (du Sahara occidental, ndlr) est mensonge”. Il sera relayé par le jeune Hamada Ismaïli qui, lui, révélera que “le combat que nous menons en tant que Sahraouis pour recouvrer notre liberté est conforme au droit international et à la légalité internationale”. Ce n'est pas le cas pour le royaume du Maroc.