“Je le répète, la crise que vit Sonatrach doit être relativisée. D'autres compagnies, bien plus importantes, ont connu des scandales bien plus graves sans être dangereusement exposées autant que l'a été notre compagnie nationale. Je pense que notre presse doit faire preuve de mesure dans le traitement de cette délicate affaire qu'il nous faut traiter avec sérénité et sang-froid, tout en prenant en compte la dignité des cadres concernés (et qui sont toujours présumés innocents) et de leur famille. Il y a un problème de gouvernance incontestablement, mais il ne concerne pas que Sonatrach. L'Etat lui-même doit se moderniser pour jouer efficacement son rôle. Je pense que les questions touchant à l'énergie doivent, d'une manière ou d'une autre, impliquer toutes les composantes de la nation. Les gestionnaires du secteur ont une obligation de communication, de la même manière un effort pédagogique doit être fait en direction de toutes les institutions, de la presse aussi, pour les amener à jouer leur rôle avec le maximum de compétence et d'efficacité. Il ne faut pas oublier aussi que la force de Sonatrach repose d'abord, et avant tout, sur les femmes et les hommes qui dans les gisements, les unités industrielles et toutes les structures font leur travail avec compétence, dignement. La force de Sonatrach, c'est aussi tout ce capital symbolique d'essence novembriste, un patriotisme qui a rendu possible le challenge du 24 Février et qui rend possibles d'autres challenges, j'en suis sûr. J'ai encore en mémoire avec quelle compétence et esprit de sacrifice des techniciens, ingénieurs et cadres de Hassi-R'mel ont maîtrisé l'incendie du puits HR 64, une véritable première mondiale, épargnant de grosses pertes à notre pays, et qui ont suscité l'admiration du métier. Voilà la force de Sonatrach, il faut l'encourager, le reste est assez secondaire. Bien entendu, il faut que Sonatrach engage un véritable processus de modernisation pour mettre à niveau son organisation et son management aux standards de la profession. C'est une question, en effet, pressante et je crois que l'on doit s'y atteler pour ouvrir de réelles perspectives stratégiques à ce joyau national.”