Résumé : À la nuit tombée, Mohamed découvre une grotte où passer la nuit. Il l'inspecte et découvre le cadavre ensanglanté du marchand ambulant. La malédiction de sa mère venait de le frapper… 22eme partie La vieille femme suit son fils et s'installe à l'intérieur de la grotte chauffée par un feu de bois que Mohamed avait allumé. Une fois sa mère au chaud et à l'abri de tout danger, Mohamed s'occupe du corps du marchand ambulant qu'il enterre non loin de là. Une fois son travail terminé, il vient s'allonger auprès de sa maternelle pour se reposer. Il avait gardé son fusil auprès de lui pour intervenir en cas de danger. Mais le feu brûlant avait dissuadé les animaux de s'approcher de la grotte et ils s'endormirent sans crainte jusqu'au petit matin. Mohamed sortit de la grotte et constate que le ciel était bas. La neige ne va pas tarder à tomber et le froid devient de plus en plus glacial. Le jeune homme s'assoit par terre et prend le portefeuille et la montre du marchand ambulant. Il se met à compter les billets d'argent et remarque qu'il avait grassement de quoi s'acheter à manger et même de quoi louer une petite chaumière pour quelques jours. Dieu avait décidé pour lui. Pourquoi refuserait-il ce cadeau de la providence d'autant plus qu'il ne connaissait même pas le marchand. Si c'était le cas, il n'aurait pas hésité à aller lui-même retrouver la famille de ce dernier pour lui remettre la montre et le portefeuille. Il se met à réfléchir, puis se décide à reprendre la route et à faire encore quelques kilomètres. Peut-être arrivera t-il dans un village avant la nuit ? Il récupère sa vieille mère, son fusil, et leurs affaires et reprend son chemin. La vieille femme était fiévreuse et Mohamed sentait son souffle rauque sur sa nuque. Elle arrivait à peine à tousser et sa respiration était sifflante. Il s'arrête un moment pour reprendre son souffle et lui permettre de se reposer. Mais la vieille dame semblait bien mal au point. Il se hâte alors de la reprendre sur son dos et presse le pas pour arriver le plus vite possible au prochain village. Au milieu de l'après-midi, la vieille femme ne pouvait plus ni tousser ni parler. Elle avait les yeux clos et sa respiration devenait de plus en plus faible. Mohamed tente de la réchauffer et l'emmitoufle dans son burnous. En vain. La femme devenait de plus en plus glaciale. Au crépuscule, Mohamed ne sentant plus son souffle sur sa nuque s'empresse de la déposer sous un arbre pour tenter de la réanimer. Mais il constate que Dieu l'avait rappelée à sa clémence. Sa mère venait de mourir sur son dos ! Il s'agenouille auprès d'elle et se met à l'embrasser et à pleurer à chaudes larmes. - Mère ! Pourras-tu me pardonner un jour ? Ni le froid, ni la nuit noire, ni la neige qui s'était mise à tourbillonner autour de lui n'eurent d'effet sur son chagrin. Mohamed était anéanti. Le monde n'existait plus pour lui. Sa mère venait de le quitter. Il passe ainsi toute la nuit à son chevet. Au petit matin, il creuse une tombe et après un dernier regard à celle qui lui a donné la vie, il l'enterre sous un arbre centenaire. Triste et affligé, il reprend sa route, la tête basse et le cœur lourd. Y. H. (À suivre)