Quelques heures à peine après la conférence de presse clôturant la 10e réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), l'ensemble des délégués et des invités ont assisté, à l'auditorium du Centre des conventions d'Oran (CCO), à l'inauguration de la 16e conférence du gaz naturel liquéfié qui se tient depuis le 18 avril à Oran. Avec en maître de cérémonie ce lundi soir Ahmed Bedjaoui, la séance inaugurale a été ponctuée par plusieurs interventions, notamment celles de MM. Ernesto Lopez Anadon et Alain Goy, respectivement président et vice-président du comité GNL 16 Programme. Les deux hommes diront combien les changements imprévus avaient rendu difficile la présence des délégués, en référence au nuage de cendres volcaniques ayant bloqué le trafic aérien international. La conséquence, ont-ils expliqué, les nombreuses modifications dans le programme des conférences qui devaient débuter hier matin. “Nous avions eu 300 propositions de communications. Nous remercions les orateurs qui auront fait des efforts pour être là, malgré les circonstances”, dira M. Alain Goy. Pour cette cérémonie inaugurale, l'intervention de Chakib Khelil était très attendue, faisant presque suite à ses propos tenus lors de la conférence de presse. Le ministre algérien souhaitera que ce GLN 16 soit l'occasion de discuter des défis à venir pour les pays producteurs et exportateurs de gaz et de débattre de l'avenir du gaz : “Nous entrons dans une compétition sévère entre GNL, gaz non conventionnel, énergie renouvelable soutenue par les populations et charbon. Nous devons comprendre clairement les enjeux et, à cette fin, le dialogue est une nécessité avec tous les acteurs du gaz.” Et de poursuivre : “Si chacun de nous assume sa responsabilité, le GNL jouera de plus en plus un grand rôle nonobstant les problèmes conjoncturels.” Plaidant pour plus d'efforts dans l'innovation et l'amélioration des performances de l'industrie gazière en matière de sécurité, de santé et d'environnement, le ministre insistera encore en se disant convaincu que les années à venir, “la demande de gaz sera plus grande, avec une répartition géographique plus équilibrée, notamment venant des régions du Moyen-Orient. Les avancées technologiques créent des défis, celui de la surproduction, et comment faire face à l'équilibre des marchés”. Et de poursuivre sur ces questions qui avaient été débattues quelques heures auparavant lors de la 10e réunion du FPEG. “Tout exercice de prévision est basé sur des hypothèses ; nous devons être prêts à faire face aux défis. Le plus important étant d'assurer la demande et de ne pas laisser les producteurs totalement seuls face aux incertitudes qui pèsent sur l'industrie du gaz.” M. Chakib Khelil clôturera son discours inaugural avec un appel aux pays importateurs : “Les discussions d'Oran ont permis une meilleure visibilité de l'avenir et des stratégies pour promouvoir le gaz naturel et le gaz naturel liquéfié, afin d'assurer un approvisionnement durable aux économies du monde. Notre souci pour les pays producteurs et l'Algérie, un développement soutenu du gaz sous forme de GNL, et notre vœu, que ce souci soit partagé par les pays importateurs dans leur politique énergétique.” Prenant la parole à sa suite, l'ambassadeur de Russie M. Alexander Egoron lira le discours de son ministre absent à cette inauguration, et dans lequel fut évoquée la place importante de son pays dans l'industrie gazière. Rappelant que les ressources prouvées de gaz font de la Fédération de Russie le premier pays au monde. Justifiant ensuite la politique énergétique russe basée sur la recherche de la diversification de ses marchés et de poursuivre : “La baisse brutale des prix sur les marchés spots a obligé les pays producteurs à réagir, à court terme, sur la parité des prix. Cependant, il est nécessaire d'avoir un modèle stable, le contrat à long terme ayant fait ses preuves.” Et l'ambassadeur de poursuivre sa lecture du discours de son ministre qui ne manquera pas d'évoquer les barrières douanières sur les différents combustibles, les dépenses dans la construction de centrales nucléaires à l'opposé du gaz naturel qui limite les émissions à effets de serre… avant de conclure sur la volonté de la Russie de renforcer les positions du FPEG. Cette inauguration aura encore permis de donner aussi la parole au ministre du Yémen, présent à Oran en qualité de pays observateur au FPEG. Etant un nouveau venu dans l'industrie gazière, le ministre, tout en donnant une indication sur les capacités et les réserves de gaz découvertes dans son pays, les premières exportations de gaz du Yémen ayant eu lieu en novembre 2009, l'intervenant se prononcera, lui aussi, pour “un prix juste et équitable du gaz. Equitable aussi bien pour les producteurs que les consommateurs qui sont concernés aussi”. Après ces discours d'inauguration, les invités et délégués du GNL 16 assisteront à un spectacle mettant en relief la culture et la diversité du patrimoine algérien, avant de finir la soirée par un dîner-gala sur fond de musique traditionnelle de spectacles et de coups de baroud.