Les enseignants du département de pharmacie de la faculté de médecine de l'université Ferhat-Abbès de Sétif sont entrés, avant-hier, dans un mouvement de grève. En effet, après la perturbation des cours au niveau dudit département suite à ce que les professeurs appellent “éviction” du chef de département depuis plus de deux mois, les choses ont évolué. Des professeurs soutenus par leurs étudiants disent que leur département est dans un état de délabrement total, depuis la suspension du premier responsable de cette structure. En effet, des étudiants qui ont pris attache avec notre journal nous ont déclaré que la décision de suspension du chef dudit département pour cumul de fonctions a déstabilisé aussi bien les enseignants que les étudiants et les a même irrités, car ils voient que le chef du département de pharmacie a été le mouton du sacrifice. Ils disent que plusieurs autres professeurs ont une autre activité en parallèle, et ce conformément à la réglementation, notamment l'article 44 de l'ordonnance n°06/03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique, sans pour autant être inquiétés. Ils disent que cette décision a porté un préjudice énorme, notamment au plan pédagogique. Ils citent l'arrêt de certains TP par manque de réactifs, la compromission des stages de formation ainsi que l'absence d'interlocuteur direct pour les enseignants et les étudiants. Selon des étudiants, le docteur, en dépit des difficultés de gestion et d'approvisionnement auprès des fournisseurs pour couvrir certains besoins, trouvait toujours un moyen pour ne pas priver les étudiants de TP. Une étudiante est allée plus loin en disant que le chef suspendu achetait parfois les réactifs de sa propre poche. Une correspondance a été adressée au doyen de la faculté, les étudiants disent qu'ils se sentent abandonnés et revendiquent la réintégration du chef suspendu. La bonne marche du département, la loyauté du responsable ainsi que son respect envers les professeurs et les étudiants n'ont pas laissé les étudiants indifférents et ont même menacé de recourir à la grève si leur doléance n'est pas prise en considération. Les professeurs, selon leurs représentants qui ont voulu parler sous le sceau de l'anonymat, expriment leur désapprobation totale quant à de telles pratiques. Ils voient que le chef suspendu est un exemple à encourager et non à sanctionner, car il a bien géré un département créé du néant et bâti au prix de grands sacrifices de la part de toutes les compétences. Pour illustrer leurs propos, ils disent que les étudiants de Sétif ont toujours été classés premiers lors des concours nationaux pour la formation à l'étranger. Les professeurs s'interrogent sur le sens de cette décision prise en plein année scolaire, car ils voient que les études ont été perturbées au grand dam des étudiants qui ne savent pas quoi faire.