Intervenant hier à l'émission “En toute franchise” de la Chaîne III, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a fait état de la création d'une police qui contrôlera les Actels et Algérie Poste. Coupant court aux folles rumeurs quant au départ du pays d'Orascom Télécom Algérie de son nom commercial Djezzy, Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a déclaré qu'il n'en a jamais été question. “Nous n'avons aucune information de ce genre”, dira-t-il lors de son intervention hier à l'émission “En toute franchise” de la Chaîne III. Il indiquera, en outre, que Djezzy “s'acquitte de ses missions en ce concerne les impôts et l'ARPT” sans trop se perdre dans d'autres détails, notamment sur le transfert des dividendes de l'opérateur égyptien. L'autre chapitre capital évoqué par le ministre concerne la création d'une police de la poste et des télécommunications. Elle assurera un contrôle rigoureux de caisses pour atténuer un tant soi peu des détournements importants enregistrés dans ce secteur, mais aussi et surtout pour contrôler les Actels et Algérie Poste dont la qualité de service, entre autres l'accueil, laisse à désirer. “2010 sera l'année de la qualité”, promet-il à plus forte raison que le pays est investi dans la rénovation de son réseau en balançant sur le IP qui ne justifiera plus aucune panne informatique. L'épisode du bug intervenu au centre névralgique d'Algérie Poste qui a causé d'énormes soucis ne devrait plus se reproduire d'autant plus qu'il est désormais prévu un backup en guise de palliatif. Autre information qui a attiré l'attention de l'opinion publique : la démission du DG de Mobilis à propos duquel le ministre imputera les motifs du geste de M. Azouaou Mehmel à des “raisons purement personnelles”, récusant tout ce qui a été rapporté par la presse. Il ne manquera, cependant, pas d'insister sur le problème de gouvernance et de managment dont souffre la maison mère Algérie Télécom autant que sa filière ATM Mobilis. Concernant la possibilité de voir apparaître un nouvel opérateur privé, le ministre a répondu par la négative, expliquant que le marché était saturé. “Avec 92% d'utilisateurs de téléphone portable, nous avons dépassé le stade de la pénurie pour arriver au stade d'utilisation des moyens de communication pour accéder aux connaissances”, argumentera l'orateur en s'interrogeant sur les capacités actuelles de développer l'information et les services et de les transporter puisque les infrastructures, jusque-là, étaient orientées sur la bonne voie. À ce propos, le premier responsable du secteur citera comme projection d'avenir le développement de la 4G dont l'émergence, qui de toute évidence, n'est pas pour demain puisque cette technologie reste conditionnée par le développement du contenu. “Nous commençons à peine à développer quelques services en ligne pour ce qui est du téléphone fixe”, confia-t-il en guise d'aveu rassurant, toutefois, que des dispositions sont prises par le gouvernement pour encourager des produits innovants dans le domaine. Il s'agit, selon lui, “d'une démarche de construction d'une économie numérique en forte corrélation avec la société de l'information”. Concrètement, il est question de plusieurs initiatives d'encouragement pour l'émergence de start-up au niveau du parc de Sidi-Abdallah mais aussi de développement de portails administratifs (ministères) et un portail dédié au citoyen pour pouvoir prétendre, enfin, à la e-administration, e-commerce, e-business etc. Durant une heure d'échange avec Amel Lazib, journaliste animatrice de l'émission, le ministre abordera également les défis qui attendent AT en évoquant le contrat de performance qui la lie au gouvernement. Autrement dit, AT qui a connu tant de déboires est condamnée à s'améliorer au risque, dans le cas contraire d'être engloutie par le développement qui suit son cours et la concurrence. Car si le monopole dont jouit AT lui a permis jusque-là de se maintenir, cette “faveur” ne saurait perdurer éternellement. Nous n'en sommes pas encore là. AT continue à bénéficier du soutien indéfectible de l'Etat qui devra encore mettre la main dans la poche et permettre à AT de contracter un emprunt auprès des banques pour financer les infrastructures qui exigent un lourd investissement sans supposer pour autant une rentabilité immédiate. Le privé pourra intervenir, seulement, en guise de partenaire en tant qu'équipementier, d'une part, et en tant que fournisseur d'accès à Internet d'autre part pour éviter, de l'avis du ministre, la situation de monopole. “Le grand projet e-Algérie 2013 projette d'atteindre les 6 millions d'abonnés à Internet et chaque citoyen aura droit, au minimum à un débit d'un méga. L'orientation est d'aller vers le haut débit”, a-t-il assuré et d'ajouter qu'il faudra augmenter davantage la bande passante et les liens. L'opération d'identification des lignes éligibles à l'ADSL étant achevée, il s'agit désormais de refaire les connexions nécessaires. À noter qu'aujourd'hui, AT dispose d'un million et demi d'accès, loin d'être suffisant et un taux de pénétration d'Internet de seulement de 13%.