“L'Etat algérien a les moyens et se donnera les moyens pour l'acquisition de la totalité des actions en plus de son droit de préemption qui lui donne accès aux 51% comme prévu par la LFC”, dira-t-il coupant court, ainsi, à moult interrogations restées en suspens quant à l'avenir d'OTA en Algérie surtout après les informations faisant état des négociations sur la vente de Djezzy à l'opérateur sud-africain. Coup d'éclat dans ce qui est désormais qualifié de l'affaire Djezzy. Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a été formel hier. “L'Etat veut racheter OTA et dans sa totalité”, dira-t-il lors du point de presse tenu en marge de la rencontre avec les cadres de son secteur réunis durant deux jours à la résidence d'El-Mithaq. Un nouveau message en direction d'OTA mais pas seulement. Le but est certainement de décourager tout candidat étranger intéressé par la reprise de cette filiale d'Orascom Télécom Holding qui est une entreprise égyptienne. “L'Etat algérien a les moyens et se donnera les moyens pour l'acquisition de la totalité des actions en plus de son droit de préemption qui lui donne accès aux 51% comme prévu par la LFC”, dira-t-il coupant court, ainsi, à moult interrogations restées en suspens. L'Etat algérien jusque-là a fait valoir la législation en vigueur rappelant ainsi à l'ordre Orascom Télécom Algérie (OTA) qui, selon le ministre, “s'est écartée” en voulant ainsi vendre et a même commencé les négociations avec le sud-africain MTN. Outré, le ministre s'est étonné de tant d'audace de la part d'OTA qui ne s'est même pas embarrassé de respecter les clauses stipulées dans le cahier des charges et qui exige de OTA de demander l'approbation de l'ARPT et des autorités algériennes en cas de souhait de changement de propriétaire. Même procédure qui aurait été appliquée au groupe qatari QTEL lorsqu'il a été question de reprendre Wataniya Télécom Algérie-Nedjma. “OTA devrait d'abord régler certains problèmes dont elle fait l'objet avant de penser à entamer un autre chapitre”, a-t-il martelé, faisant référence aux déboires financiers dont elle souffre depuis déjà un certain temps. Il précisera, en outre, qu'OTA fait l'objet de redressement fiscal et devrait procéder au paiement de la redevance qui concerne le domaine social en plus de ce qu'elle doit aux impôts et vient ainsi de commettre un nouvel impair en faisant fi de la législation du pays. L'Etat algérien, aujourd'hui, en termes boursiers vient de faire une offre qu'OTA aura du mal à refuser car, visiblement, avec cette dernière sortie du ministre, elle se retrouve les points liés. Aujourd'hui qu'il est question de la vente totale ou partielle de Weather Investment dont découlent OTH et ses filiales dont OTA en Algérie, il serait difficile de susciter de l'intérêt auprès de qui que ce soit qui serait retrouvé en conflit dès son arrivée avec le pays hôte. “Ils peuvent tout vendre sauf la licence qui est algérienne et le restera”, persiste et signe le ministre invitant Naguib Sawiris à se rapprocher des autorités algériennes et rompre avec ses intentions. “Il faut qu'il fasse une déclaration officielle pour dire qu'il revient sur ses intentions de vente et stopper toutes les négociations avec MTN”, a-t-il dit et continuer en guise de mot de la fin qu'“il vienne débattre des règles de cessation car nous sommes prêts à tout racheter”. Un avertissement en termes à peine voilés de ce qu'il pourrait advenir de cet opérateur de téléphonie mobile, leader actuellement de son secteur avec plus de 15 millions d'abonnés mais dont la valeur boursière est en train de dégringoler jusqu'à atteindre aujourd'hui 5 milliards de dollars, et la chute ne sera que plus rude désormais… si OTA ne se ressaisit pas.